Matthieu Guinebault
2 mai 2019
Le japonais Zozo se retire de l'international et du sur-mesure
Matthieu Guinebault
2 mai 2019
A la rentrée 2018, la marque japonaise Zozo se lançait dans 72 pays et déployait sa Zozosuit, permettant le recueil de données morphologiques, liée à une offre de basiques sur-mesure. Une expérience qui s’arrête, de même que l'internationalisation, après que la marque a connu l’an passé sa première chute de bénéfices.
Dans un e-mail adressé à ses clients internationaux, la marque annonce se retirer complètement d’Europe, d’Amérique, d’Asie-Pacifique et du Moyen-Orient à compter du 26 mai prochain. Un coup dur pour la marque nippone, dont le portail Zozotown réussit chez elle à capter près la moitié des ventes de mode moyen et haut de gamme. Surtout que le médiatique fondateur, Yusaku Maezawa, avait déboursé une somme rondelette pour donner une aura internationale à sa marque via l'achat du premier billet vendu par Space-X à destination de la lune.
Mais voilà : la marque a connu l’an passé un effondrement de 21,5 % de ses profits opérationnels, tombés à 205 millions d’euros (25,6 milliards de yens), malgré une hausse de 19,4 % du chiffre d’affaires, qui a atteint les 2,6 milliards d’euros (323 milliards de yens) au cours de l’exercice. Ce recul serait largement dû aux lourds investissements causés par le déploiement international de Zozo et surtout au challenge technique que constituait la Zozosuit.
Chaque utilisateur de l’application dédiée pouvait demander gratuitement cette combinaison noire ornée de repères visuels, ce qui a au final creusé les bénéfices de l'entreprise. La tenue, une fois portée, permettait à un smartphone de relever l’ensemble des données morphologiques du client. Ce dernier pouvait ensuite commander une série de pièces basiques (tee-shirts, chemises, jeans…) fabriquées selon ses mesures. Le tout dans des usines chinoises dont le système de patronage personnalisé faisait l’objet de brevet.
« Pour les jeans et tee-shirts, nous avons des dizaines de milliers de patrons pour une production à la demande. Mais les morphologies les plus répandues peuvent être stockées, ce qui ramène la livraison à quelques jours. Nous utilisons pour en arriver là du machine learning et des analyses prédictives afin de définir lesquels avoir prêts à l’expédition », expliquait en septembre à FashionNetwork.com Masahiro Ito, dirigeant de l’ambitieux projet qui n'aura donc pas trouvé son juste fonctionnement.
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