Dominique Muret
24 janv. 2019
Le jeune label Oneculture joue la carte multiculturelle
Dominique Muret
24 janv. 2019
Tokyo, Dakar et cette saison Detroit. Décliner et réinterpréter une ville à chaque collection, telle est la démarche de Oneculture, la marque de prêt-à-porter urbaine qui prône « la diversité, le partage et une culture universelle ». S’adressant à l’homme, avec pas mal de pièces unisexes, elle est née en 2017 de l’imagination d'Anthony Alvarez (26 ans), mi-Français, mi-Philippin né aux Etats-Unis, « passionné de mode, mais avec un background commercial », qui souhaite faire grandir son projet autour d’une communauté.
Né à New York, où il vit jusqu’à ses huit ans, le designer entrepreneur déménage ensuite à Paris jusqu'à son bac avant de retourner dans la Grosse Pomme pour effectuer des études en business et entrepreneuriat à l'université de Cornell. Puis, il démarre sa carrière dans la finance en travaillant deux ans pour une banque d'investissement. Après un passage à Londres, il se jette dans le bain de la mode.
Une fois réunis les fonds nécessaires auprès de la famille et des amis, il crée la société APA Capital avec son associé Jean-Sébastien Guedon, qui s’occupe de la communication et de l’image visuelle, et ouvre d’emblée une boutique de 80 mètres carrés à Paris, au 16, boulevard des Filles-du-Calvaire, dans le XIème arrondissement, où il installe aussi bureaux et atelier avec une petite équipe de six personnes.
Avec son prêt-à-porter contemporain mêlé à du street et du sportswear made in Portugal (les tissus sont français, italiens et japonais), proposé à des prix allant de 90-120 euros pour les t-shirts à 240-350 euros pour les pantalons et 610 euros pour le sweater en maille, le concept commence à trouver son public. Il vient de démarrer aussi une distribution wholesale avec quelques clients à Hong Kong et en Italie.
Pour sa troisième collection, présentée dans le cadre de la Semaine de la mode masculine à Paris, Oneculture a réuni un public nombreux de fidèles et curieux dans une ambiance jeune et festive. Inspirée de Detroit, la garde-robe pour l’automne-hiver 2019-20 a notamment repris et réinterprété les symboles de cette ville industrielle du Midwest américain, entre ses grandes heures avec le boom de l’industrie automobile et son déclin.
T-shirts, hoodies, perfecto, combinaisons de travail constituent les pièces phares de ce vestiaire, où Oneculture fait appel pour la première fois au cuir (avec aussi une petite collection de maroquinerie) et au denim. Ici et là, on retrouve les références de Detroit à travers des imprimés ou des décorations, tels DTW, le logo de l’aéroport, le pont Ambassadeur, qui relie les Etats-Unis au Canada, le volant et la voiture d’Aretha Franklin, ou encore ce disque vinyle griffé « Motown », du célèbre label de musique soul, brodé sur une veste.
Les chemises en viscose imprimées côtoient un sweater en velours rouge à grosses côtes, un ensemble veste de travail et treillis effet cargo en satin mandarine ou encore un pyjama en viscose bleu nuit, un blouson en cuir argenté miroir et un pull-over en laine décorée d’une cartographie de la ville stylisée.
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