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Paul Kaplan
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19 oct. 2020
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Le marché chinois de la seconde main de luxe explose grâce aux Millennials

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Reuters API
Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
19 oct. 2020

L'amour des consommateurs chinois pour les produits de luxe se propage dans le secteur de la seconde main, jusqu'ici laissé de côté en Chine. Les sites e-commerce spécialisés enregistrent une demande sans précédent, surtout de la part des clients les plus jeunes, contraints de se serrer la ceinture au plus fort de la pandémie.



Ces dernières années, la prolifération rapide des plateformes de revente en ligne de produits de luxe a contribué à alimenter l'expansion du marché, comparable à celle du revendeur de luxe américain The RealReal Inc ou de sa version européenne, Vestiaire Collective. "Nos revenus ont enregistré une forte hausse cette année pendant la pandémie, car les magasins physiques étaient fermés pour la plupart", se réjouit Xu Wei, la fondatrice de Plum, une société spécialisée dans la revente de produits de luxe d'occasion, basée à Pékin et particulièrement populaire auprès des jeunes femmes des villes chinoises d'importance moyenne.

En général, les consommateurs chinois ne sont pas friands de produits d'occasion — même si cette tendance se transforme depuis une dizaine d'années, sous l'impulsion de consommateurs plus jeunes et plus soucieux de l'environnement, à la recherche de produits haut de gamme abordables. "Par rapport à des produits complètement neufs, les pièces de seconde main sont plus économiques pour eux", explique Xu Wei. En moyenne, les ventes de Plum ont augmenté de plus de 25% par mois au cours du premier semestre.

La taille réelle du marché chinois de la revente de produits de luxe reste modeste, attirant des plateformes comme Plum, Ponhu et Feiyu qui parient sur une forte croissance dans les années à venir. Selon un rapport conjoint de l'Université chinoise du commerce international et de l'économie et d'Isheyipai, une plateforme de vente de produits de luxe de seconde main, la revente de produits de luxe ne représente que 5% du marché chinois du luxe, contre 28% au Japon et 31% aux États-Unis.

Le cabinet-conseil Bain estime que les consommateurs chinois représenteront près de 50% du marché mondial du luxe — évalué à environ 374-386 milliards de dollars (318-329 milliards d'euros) — d'ici 2025.

Les consommateurs de la génération Y, ou Millennials, constituent un marché important pour les détaillants de produits d'occasion. Le rapport mentionné plus haut estime que 52% des consommateurs de produits de luxe de seconde main en Chine ont moins de 30 ans, un segment plus important que l'ensemble de la population américaine.

Sur la plateforme de Plum, un sac "Speedy 25" à toile Monogram de Louis Vuitton, évalué à 85% de son état neuf, est proposé pour la somme de 4548 yuans (579 euros), contre près de 900 euros sur le site de la marque parisienne. Un petit sac à bandoulière noir Gucci "GG Marmont", évalué à 90% de son état neuf, a été vendu pour 4890 yuans (622 euros), contre un prix officiel de 1790 euros.

Sun Shaqi, une influenceuse qui compte 6,5 millions d'abonnés sur Douyin, la version chinoise de la célèbre application vidéo TikTok, fait partie des nombreuses personnalités à promouvoir l'achat de produits de seconde main. Le "livestreaming" (ou "diffusion vidéo en direct") est depuis quelque temps un moyen de communication marketing très utilisé en Chine.

"Avec l'argent d'un seul sac, vous pouvez vous en acheter 3 ou 4 de seconde main, c'est une bonne affaire, non ?", demandait-elle encore récemment dans une de ses diffusions, en arborant un sac Louis Vuitton en cuir verni rouge. "Qui pourrait se rendre compte qu'il s'agit d'un sac d'occasion ?"

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