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Le marché de l'occasion prospère avec la crise

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AFP
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1 févr. 2009

PARIS, 1 fév 2009 (AFP) - Jeux vidéos, textiles, montres de grands joailliers : le marché de l'occasion surfe sur la crise qui incite le consommateur à acheter moins cher et à se débarrasser d'objets inutiles pour doper son pouvoir d'achat.



Les ventes, hors internet, ont progressé de 6 % en 2008, une embellie qui devrait se poursuivre en 2009 (+ 8 %) et 2010 (+ 5 %), selon une étude publiée cette semaine par le cabinet Xerfi.

"Les produits de seconde main existent depuis longtemps, mais la crise ancre véritablement le phénomène dans nos comportements", explique Danielle Rapoport du cabinet d'études DNC.

"Il y a désormais une légitimité à acheter ces produits. Tout ce qui peut éviter de payer un objet au prix fort n'est plus du registre de la paupérisation et ne renvoie pas une image honteuse", souligne-t-elle.

L'achat d'occasion valorise aussi le consommateur. Il y a "un désir d'indépendance" par rapport aux circuits de distribution classiques et un souhait de "faire durer par crainte du gaspillage", note Mme Rapoport.

"Les produits inutiles que l'on garde chez soi représentent aujourd'hui du pouvoir d'achat", estime, de son côté, Roger Baille, président de Cash Associés, une enseigne spécialisée de 53 magasins. Il a observé, "depuis la médiatisation de la crise économique" en octobre, une hausse de 15 % des mises en vente.

Même constat chez PriceMinister, l'un des sites emblématiques de l'occasion sur internet avec eBay, qui estime que le nombre d'objets proposés a progressé de plus de 50 % entre fin 2007 et fin 2008.

"Certains particuliers profitent du filon pour monter leur entreprise", souligne Pierre Kosciusko-Morizet, PDG du site qui revendique plus de dix millions de visiteurs chaque mois.

"Ils achètent en gros chez des déstockeurs et revendent à l'unité chez nous. Ce phénomène s'accélère ces derniers mois", ajoute-t-il.

En tête des produits achetés sur le marché de l'occasion, les produits high tech, en particulier les jeux vidéos, l'informatique, la bijouterie-horlogerie et la musique.

"Le livre et le textile sont les catégories qui progressent le plus rapidement", estime M. Kosciusko-Morizet.

Le réseau de l'occasion "a encore un potentiel de développement très important car le maillage est faible dans notre pays par rapport à certains de nos voisins européens", relève pour sa part Vincent Desruelles, auteur de l'étude publiée par Xerfi, sans pouvoir toutefois chiffrer le nombre de sociétés présentes en France.

Il reste en effet très difficile d'avoir des données sur ce marché : les circuits de distribution (dépôt-ventes, brocantes, solderies, puces, internet...), toujours plus nombreux, échappent souvent aux statistiques.

Seul bémol à la bonne tenue du secteur: la voiture d'occasion dont les ventes ont calé fin 2008 (- 20 % en octobre, - 30 % en novembre, selon le Conseil national des Professions de l'Automobile), freinées par le bonus-malus écologique, la prime à la casse et les promotions des constructeurs sur les véhicules neufs.

Par Sophie DEVILLLER

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