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14 janv. 2013
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Le musée Gucci à Florence, entrechoc entre Moyen-Age, mode et art contemporain

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AFP
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14 janv. 2013

FLORENCE (Italie), 12 jan 2013 (AFP) - Passé et présent s'entrechoquent au musée Gucci à Florence, rencontre inédite entre l'art contemporain, l'histoire de la mode et l'architecture médiévale du Palazzo della Mercanzia qui accueille en ce moment les premières oeuvres de la photographe américaine Cindy Sherman. "Pour les visiteurs de Florence, c'est bien de réagir à quelque chose de contemporain et vivant", explique à l'AFP Francesca Amfitheatrof, conservatrice du Musée Gucci et elle-même designer de bijoux renommée à Londres. L'exposition temporaire "Cindy Sherman: Early Works", ouverte jusqu'au 9 juin, est le dernier prêt provenant de l'immense collection de l'industriel français du luxe Francois Pinault, dont la holding PPR a pris le contrôle de Gucci en 2004. L'homme d'affaires est un acteur de premier plan pour l'art contemporain en Italie, avec en particulier les Palais Grassi et la Punta della Dogana à Venise.



Cindy Sherman expose ses premières opeuvres au musée florentin (Photo DR)

"Murder Mystery People" (1976) montre Cindy Sherman dans une variété de costumes, en train d'accueillir des visiteurs dans une ancienne chapelle du palais qui servit jadis de salon d'essayage de Gucci, au dessus de la splendide Piazza della Signoria.

Dans une pièce décorée d'une fresque médiévale de la Vierge Marie, la série "Bus riders" (1976) montre Cindy Sherman incarnant différentes passagères de bus à Buffalo, dans l’État de New York, où elle a étudié les beaux arts.

"Ces œuvres illustrent sa fascination pour les questions de déguisement, d'identité et de genre", a noté la commissaire de l'exposition.

Une série de prises à courte distance, "Doll Clothes" (1975), qui saisit Cindy Sherman essayant des robes et en étant empêchée par un main géante, dépeint une "société qui renferme les femmes dans leurs boîtes", commente-t-elle. Auparavant, le musée de Florence avait accueilli l'artiste vidéaste américain Bill Viola et le sculpteur britannique Paul Fryer, dont la "Pieta" -représentant un Christ sur une chaise électrique- avait suscité quelques remous. Le mélange de l'art et des affaires, qui caractérise Gucci, est particulièrement adapté au Palazzo della Mercanzia, où les guildes florentines venaient passer commande aux artistes, par exemple son David à Michel-Ange.

"L'histoire des troubles, des passions et de la créativité ici est fascinante", dit Francesca Amfitheatrof, qui dirige le musée depuis son ouverture en 2011. Selon elle, la moitié des revenus provenant des ventes de tickets va à la rénovation d'oeuvres d'art locales.

La plus grande partie du musée est consacrée aux produits Gucci à travers les âges, à commencer par des valises du début des années 20, quand le fondateur Guccio Gucci avait ouvert son premier magasin inspiré de l'époque où il était groom à l'hôtel Savoy à Londres. Le motif de diamant et les bandes rouges et vertes encore utilisées sur les produits Gucci sont déjà visibles sur les premières œuvres, qui ont inspiré quelques unes des dernières collections de la directrice de la création Frida Giannini.

Une pièce est dédiée aux robes de Gucci portées pour des cérémonies de remises de prix : la robe dorée scintillante réalisée pour la star de "Gossip Girl", Blake Lively, ou quelques pièces en plumes et en mousseline de soie pour Cameron Diaz, Salma Hayek et Jessica Chastain. Ces pièces sont présentées comme de véritables œuvres d'art, sous des cubes de verre, accompagnées de vidéo explicatives et de musique d'ambiance. Le visiteur découvre l'évolution des thèmes Gucci comme les motifs d'étriers, l'utilisation de bambou pour les poignées de sac, ou le mélange de cuir et de textile pour les valises, né de la pénurie de cuir pendant la 2ème guerre mondiale. Le musée, qui a déjà accueilli 60.000 visiteurs depuis son ouverture l'an dernier, conserve aussi les archives de Gucci dans un sous-sol inaccessible aux visiteurs. Le musée a des arrangements spéciaux avec les salles des ventes et les antiquaires pour acheter ses produits historiques. Véritable aimant pour les étudiants spécialisés dans la mode, c'est aussi une perle pour les Florentins, fiers de cette marque locale devenue symbole mondial de l'élégance.

Par Dario THUBURN

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