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9 nov. 2012
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Le nouveau paradoxe du coton bio

Publié le
9 nov. 2012

L’organisation non gouvernementale Textile Exchange vient de présenter les résultats de son rapport annuel sur la filière du coton biologique dans le monde. Au-delà de la mise en avant des acteurs de la mode et de la distribution qui utilisent le plus cette matière première (voir ici), ce document permet de faire le point sur ce secteur.

Les champs de coton bio perdent du terrain. Cottonedon.org


Et il semble qu’il ne soit pas à un paradoxe près. Entre 2007 et 2011, les ventes en magasins de produits en coton biologique sont passées, selon l’étude, de 2 à 6,8 milliards de dollars US. Et les prévisions tablent sur des ventes de 8,9 milliards pour cette année (+31% entre 2011 et 2012).

Mais, a contrario, la production a connu un recul ces deux dernières années. Si, en 2012, la production globale de coton était en recul, celle-ci avait continué de croître en 2011. Or la production de coton biologique avait déjà chuté de 241,697 tonnes à 151,079 tonnes. Pour la première fois depuis dix ans, la filière subit une chute de 37% de sa production.

"Il y a une déconnexion entre les consommateurs et les producteurs, constate La Rhea Pepper, directrice générale de Textile Exchange. 81% des acteurs des sociétés participant à notre indicateur nous ont expliqué avoir développé leurs programme impliquant du coton organique. Mais c’est un message qui n’atteint pas les portes des exploitations agricoles".

En effet, H&M entend passer en tout biologique à l’horizon 2020 (8% aujourd’hui). C&A est passé de 26 millions de pièces en coton bio en 2010 à 32 millions en 2011. Toujours pour 2020, Nike viserait un sourcing coton 100% durable (bio ou validé par le label Better Cotton).

Cette chute de la production aurait plusieurs sources selon le rapport. Tout d’abord, l’Inde, qui produirait 70% des volumes, ferait face à l’augmentation des cultures OGM ou encore la modification de la traçabilité dans le pays. Mais, globalement, il semble que le principal problème reste la rémunération très basse des agriculteurs qui ne leur permet visiblement pas d’amortir les investissements nécessaires au passage à la culture du coton biologique.

Le textile Exchange met en avant les initiatives de plusieurs acteurs du textile, comme l’approche durable de Puma, qui commencent à prendre en compte l’impact de leur activité, de la vente en magasin en remontant jusqu’aux producteurs de matières premières.

Il semblerait que les industriels prennent ainsi conscience que, s’ils veulent continuer à séduire les consommateurs finaux avec ces arguments verts, ils doivent se préoccuper de l’ensemble de la chaîne de valeur. Et donc stimuler cette production mondiale de coton biologique.

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