Reuters
8 avr. 2013
Le Qatar n'exclut pas des ouvertures à l'étranger du Printemps
Reuters
8 avr. 2013
PARIS (Reuters) - Les investisseurs qataris en passe de reprendre la totalité du capital du Printemps n'excluent pas d'ouvrir l'enseigne à l'international comme d'étendre le réseau de magasins en France. Selon un document interne présentant les grandes lignes du projet de rachat, dont Reuters a obtenu une copie, Disa, la structure d'investissement des Qataris, "n'exclut pas de considérer et d'étudier dans les années à venir de nouvelles ouvertures de magasins sous enseigne Printemps ou Citadium en France et à l'étranger".
Maurizio Borletti, président de Borletti Group qui va céder ses 30% du Printemps aux Qataris, dit quant à lui dans une interview lundi aux Echos être convaincu que le modèle de l'enseigne est exportable, tout en indiquant que le groupe n'a pas de projet d'ouverture à l'étranger "à l'heure actuelle".
Les investisseurs qataris ont apporté leur soutien au plan d'affaires du Printemps arrêté en début d'année, qui table sur un chiffre d'affaires des grands magasins de 1,88 milliard d'euros en 2017 contre 1,42 milliard en 2012 (soit une croissance annuelle moyenne de 7,1% par an) et sur une marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation avant loyers) de 13,5% en 2017, contre 12,7%.
Pour les enseignes Citadium et Made in Sport, le business plan table sur des ventes de 111 millions d'euros en 2017 (contre 90 millions aujourd'hui) et sur une marge d'Ebitda de 19,9% (contre 12,3%).
Le groupe de grands magasins, qui entend investir 270 millions d'euros sur cinq ans, prévoit l'ouverture de trois magasins en France (à Paris au Carrousel du Louvre, à Marseille et à Saint-Jean de Cagnes dans les Alpes-Maritimes) ainsi que la création d'un Citadium à Toulon. Aucun calendrier n'est fixé pour ces ouvertures déjà prévues de longue date pour certaines, comme à Saint-Jean de Cagnes.
"Le plan d'affaires actuel demeurerait en vigueur", selon le document, où il est ajouté que c'est la stratégie de repositionnement sur le haut de gamme mise en place par Maurizio Borletti il y a plusieurs années "qui a suscité et fondé l'intérêt de Disa pour le groupe Printemps".
Les modalités financières du projet de rachat par les Qataris, dont l'identité précise n'a toujours pas été révélée, inquiète les syndicats qui s'en sont ouverts au ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Les syndicats disent n'avoir reçu aucune précision concernant le business plan détaillé, les offres concurrentes reçues, l'identité du repreneur, le montage financier de l'opération ou la stratégie à long terme sur l'emploi. Outre les prestigieux bâtiments du boulevard Haussmann, le Printemps est propriétaire des murs des magasins de Metz, Nancy, Deauville et du Havre, et les syndicats s'interrogent sur la volonté du Qatar de conserver en l'état le réseau de l'enseigne. Deux nouvelles présentations devant le comité central d'entreprise sont prévues les 19 et 25 avril.
Les vendeurs, le fonds Rreef (filiale de Deutsche Bank) et Borletti Group, pensent pouvoir boucler l'opération d'ici l'été, après le feu vert des autorités de la concurrence.
De sources bancaires, on estimait le mois dernier que l'opération s'élèverait entre 1,8 milliard et 2,0 milliards d'euros, en tenant compte d'une dette de plus de 500 millions d'euros.
par Pascale Denis, édité par Dominique Rodriguez.
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