Trois organisateurs pour un salon (China National Garment Association, China World Trade Center Co., Ltd. et CCPIT), et un même constat : la dernière session du CHIC qui s’est tenue du 26 au 29 mars 2009 à Pékin en Chine a réussi à faire sourire les professionnels de la mode. Les 100 000 mètres carrés d’exposition ont attiré autant de visiteurs, consommateurs curieux et avisés comme spécialistes de la mode. Ces derniers auraient d’ailleurs été 10 % de plus à arpenter les allées plutôt encombrées du salon que l’an passé, estime l’organisation.

Dernière édition du CHIC à Pékin

61 000 personnes avaient déjà découvert les collections les deux premiers jours de la manifestation. Deux jours aux termes desquels 100 000 visiteurs étaient espérés. Objectif atteint aux yeux d’une organisation satisfaite.

Seul petit bémol : les huit cents exposants originaires de plus de vingt pays et régions furent un peu moins nombreux que lors de l’avant-dernière édition. Une baisse qui put néanmoins ravir les habitués dont les stands rivalisaient d’artifices et du coup de mètres carrés. Parmi eux, deux cents marques ou distributeurs étaient étrangers. D’ailleurs, outre la présence remarquée du Japon et de l’Italie, la France a répondu à l’appel, occupant 1 000 mètres carrés sous l’étendard désormais familier sur nos terres de “Who’s Next/Première Classe”. Une présence annoncée comme étant « renforcée lors de la prochaine session du CHIC ».

Dernière édition du CHIC à Pékin

Sur place, les voix s’élevèrent plutôt à l’unisson pour décrire un salon où les affaires tournaient à plein régime sans toutefois être « un lieu privilégié pour les prises de commandes ». Il s’agissait plus de nouer des contacts à pérenniser hors des murs du parc des expositions, surtout que, depuis moins de cinq ans, les visiteurs possèdent déjà des boutiques. Un « fait nouveau » aux yeux avisés de Gérard Roudine, agent du CHIC en France et chargé de mission auprès des salons de mode leader en France sur le marché chinois. Ce dernier ne manque pas de souligner la profonde transformation de la distribution textile en Chine : « Si les boutiques ou les corners mono-marque continuent à être la règle majoritaire, elles complètent leurs propositions par de plus en plus d’accessoires. Et, fait nouveau, apparaissent des multi-marques, concept totalement inconnu jusqu’à présent ». « Bénéficiant d’un phénomène d’accélération et de multiplication », ils cherchent LE ou LES produits destinés à séduire une nouvelle clientèle et un immense marché.

Avec 1,3 milliard d'habitants et 176 millions d’euros d’exportations françaises enregistrées sur son territoire*, la Chine semble être un marché porteur pour l’Hexagone. D’où la nécessité de capitaliser sur un imaginaire de marques, certains Chinois n’hésitant pas à économiser des mois de salaires pour s’offrir une part de rêve véhiculée par certaines maisons de luxe au savoir-faire et au nom typiquement français. Autre bon point pour les exposants, notamment européens : « les dépenses d’habillement des ménages chinois urbains ont progressé de 15,5 % en 2007 et atteignent en moyenne 1042 yuans (environ 100 euros) », rapportait un rapport de l’Institut Français de la Mode en janvier 2009.

Dernière édition du CHIC à Pékin

Sur place, les labels non chinois se doivent donc de trouver un partenaire local au fait des particularismes régionaux et des spécificités de la consommation chinoise, qu’il soit investisseur, fabricant, importateur, agent ou distributeur. En parfait intermédiaire, les organisateurs affirment avoir distribué « cinq cents invitations directes aux commerçants chinois ». De quoi « assurer des retombées de plusieurs millions de yuans » aux marques souhaitant s’affirmer en Chine.

* chiffres de l’I.F.M.