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Publié le
27 août 2016
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Le "sans genre" bouscule le fashion system

Publié le
27 août 2016

Gender fluid, genderless, sans genre, transgenre, non genré, unisexe… Autant de mots pour définir un concept apparu ces dernières années dans le paysage de la mode, où il s’est désormais bien implanté, qui bouscule les codes du secteur.

Des collections unisexes aux défilés mixtes homme-femme, l’industrie du luxe est en train de vivre une véritable révolution. Il s’agit d’un mouvement de fond, qui ne tient plus aujourd’hui de l’épiphénomène.

Le mannequin transgenre Hari Nef s’est fait remarquer lors du défilé homme de Gucci l’hiver dernier - © PixelFormula


Les lignes au genre peu défini, où seuls la taille et quelques détails de coupe font la différence, sont symptomatiques de notre époque, comme en témoigne l’effervescence de nombreuses nouvelles marques nées dans cette mouvance, telles Avoc, Lucio Vanotti, J. W. Anderson, Public School, Andrea Crews, Hood By Air.

Lorsqu’elle a lancé sa ligne pour femme en 2014, la marque masculine Y/Project a mis par exemple en avant surtout le côté unisexe et androgyne pour préserver le confort et la liberté du mouvement. De son côté, AMI, la marque pour homme d’Alexandre Mattiussi, propose certains de ses modèles dans des tailles plus petites, qui s’adressent aux femmes.

Une lame de fond no gender qui touche aussi les toutes nouvelles générations, comme le constate Barbara Franchin, la fondatrice du concours pour jeunes créateurs ITS, qui depuis 15 ans ausculte les mouvements de la créativité dans le monde : « Parmi les 935 candidatures reçues cette année, 31 % des collections se définissaient sans genre ou unisexe, contre moins de 1% en 2015 ».

« Les différences culturelles entre les pays sont moins visibles. La mode représente une sorte de langage commun pour ces stylistes en herbe. A travers leurs collections, nous avons constaté la montée en puissance de grands volumes protecteurs, qui définissent toujours moins le genre », observe-t-elle.

La collection unisexe présentée par Anna Bornhold au concours ITS 2016 en juillet


La tendance n'est pas nouvelle. Le style androgyne a été exalté au XXe siècle par quelques célébrités de la pop culture et certains couturiers de Chanel à Yves Saint Laurent. Mais au-delà de ce style remis au goût du jour ces dernières saisons, le sans genre s’est imposé comme une évidence en accompagnant l’évolution de la société.

« Aujourd’hui il y a un net rapprochement entre les deux sexes. Les corps ont changé. Et puis les tabous sont tombés du côté masculin. Porter une blouse fleurie avec un nœud lavallière n’est plus choquant pour un homme. Nous assistons à un adoucissement de l’homme et à un durcissement de la femme. En fait, les deux s’habillent toujours plus de la même manière », décrypte Alice Pfeiffer, spécialisée dans l’étude des genres et l’anthropologie.

« Les personnes sont davantage marquées par leur fonction professionnelle ou leur classe sociale que par leur genre. On préfère appartenir à une tribu plutôt qu’à un genre. Les codes classiques sont brouillés », poursuit la journaliste de mode, qui a effectué un Master de Gender Studies à la London School of Economics.

« La crise est passée par là aussi. Elle a poussé les gens en banlieue et pour pouvoir circuler tranquillement, les femmes ont adopté un habillement sportif neutre. C’est un peu la fin du créateur dans sa cage dorée », conclut Alice Pfeiffer.

A droite, le jeune Jaden Smith pose en jupe pour la campagne féminine été 2016 de louis Vuitton


Cette nouvelle attitude, qui découle de changements profonds touchant la société, tel le mariage homosexuel, n’a pas échappé aux acteurs du secteur. En juin 2015, le salon florentin de la mode masculine Pitti Uomo a inauguré un espace baptisé Open, consacré à une mode unisexe avec des marques proposant des produits s’adressant aussi bien à la femme que l’homme.

Les boutiques multimarques n’ont pas tardé à suivre. Elles sont de plus en plus nombreuses à proposer une offre « sans genre ». L’an dernier, le Bon Marché a ouvert un corner dans la section femme proposant des pièces d’hommes en petite taille. En mars, ce sont les grands magasins britanniques Selfridges qui s’y sont mis avec « Agender », un rayon de mode unisexe pour permettre à ses clients « de s’habiller en dehors de toutes contraintes ou stéréotypes ».

Des initiatives, qui ressemblent parfois à de juteuses opérations marketing, les maisons ayant bien compris comment récupérer le concept. Un t-shirt ou un jean se vendent beaucoup mieux en effet s’ils sont étiquetés gender-fluid, tout en permettant de se faire une belle publicité !

En ces temps de crise, les griffes y ont vu aussi les moyens de réduire leurs dépenses en fusionnant l’homme et la femme en un seul et unique défilé, qui ne se tient donc plus que deux fois par an contre quatre auparavant.

La ligne féminine Vetements prône le mélange des genres depuis sa création - © PixelFormula


De nombreuses griffes mêlent déjà looks féminin et masculin sur les podiums, mais cette saison va marquer un changement radical avec les premiers défilés mixtes à part entière.

Vetements a essuyé les plâtres, début juillet, lors de la Semaine de la haute couture à Paris. Née comme un prêt-à-porter féminin, la marque de Demna Gvasalia a mélangé les genres, faisant défiler hommes et femmes à la silhouette androgyne, oversize et déconstruite.

Il y a une grande attente désormais pour Burberry qui a programmé le 19 septembre à Londres son tout premier show présentant ensemble collections Homme et Femme. Gucci souhaite suivre le même filon, tout comme le label contemporain aux accents streetwear Public School piloté par Dao-Yi Chow et Maxwell Osborne, qui vont aussi unifier leurs défilés.

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