AFP
19 avr. 2007
Le styliste John Galliano condamné pour avoir plagié William Klein
AFP
19 avr. 2007
PARIS, 19 avr 2007 (AFP) - Le styliste britannique John Galliano a été condamné à Paris à verser 200 000 euros au photographe William Klein pour l'avoir plagié dans la campagne de promotion de la marque Galliano lancée en France et à l'étranger, a-t-on appris jeudi 19 avril de source judiciaire.
Montage de deux photos du créateur John Galliano (d) et du photographe William Klein Photo : AFP |
La décision a été rendue en référé (procédure d'urgence) le 28 mars par le tribunal de grande instance de Paris, dans une ordonnance dont l'AFP a obtenu une copie.
La société du couturier qui travaille également pour Dior a fait appel, a précisé à l'AFP son avocat, Me Michel-Paul Escande, mais aucune date d'audience n'a pour le moment été fixée, a-t-il ajouté.
Lancée dans plusieurs magazines de mode français et internationaux début 2007, la campagne de promotion de Galliano utilise une série de photos en noir et blanc présentée sous forme de planche-contact et bordée en haut et en bas d'une double ligne brisée tracée à la laque.
Campagne de John Galliano printemps-été 2007 |
William Klein qui estime que le couturier a plagié sa technique dite de "contacts peints", avait lancé une procédure d'urgence le 26 février devant le TGI de Paris, et demandé en réparation une provision de 640 000 euros.
La juge Claude Vallet lui a donné raison. Elle relève que "les publicités litigieuses reproduisent la composition caractéristique des contacts peints dans l'ensemble des éléments qui en définissent l'originalité".
Pour lui, la société John Galliano SA "a délibérément emprunté ladite composition, pour présenter les photographies de ses modèles". Ce faisant, "elle a réalisé ou fait réaliser des oeuvres composites, lesquelles sont manifestement illicites en l'absence de l'autorisation de Monsieur William Klein", estime la juge.
En conséquence, la société du couturier a été condamnée à verser 200 000 euros de provision (150 000 euros pour l'atteinte aux droits patrimoniaux et 50 000 pour l'atteinte au droit moral) à M. Klein.
L'avocat de M. Klein, Me Ryterband, a précisé qu'une procédure sur le fond serait engagée "dans les prochains jours", le juge des référés ne statuant que de manière provisoire.
Oeuvre de William Klein |
L'avocat de Galliano, Me Michel-Paul Escande, conteste la décision de la juge et fait valoir que la campagne de l'artiste n'ayant reproduit aucun cliché original de l'artiste, elle ne peut donc être taxée de contrefaçon.
"Comment expliquer que l'on réfute la contrefaçon et que dans le même temps, on retire la campagne", répond l'avocat de M. Klein, Me Bruno Ryterband.
Me Escande admet que John Galliano SA a interrompu cette campagne après avoir pris connaissance de l'assignation, précisant toutefois que cette mesure était destinée à faire cesser une difficulté, sans que cela signifie la reconnaissance d'une faute quelconque.
Dans une interview au journal français Le Monde qui a révélé l'affaire, le photographe, peintre et réalisateur William Klein, explique avoir découvert les publicités lorsqu'un ami lui a dit : "William, pourquoi tu as fait cette mocheté pour Galliano".
Le juge a également autorisé la publication de la décision de justice dans trois journaux ou revues à la charge de John Galliano SA.
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