Le tableau qu'a brossé l'INSEE de l'économie française dans sa note de conjoncture du mois de juin 2012 confirme que les déterminants de la consommation des ménages ne permettront pas d'espérer à court terme d'amélioration de la situation économique. Le pouvoir d'achat pourrait même connaître un recul inédit en 2012.

Dans un contexte où les salaires réels progresseraient faiblement (+ 0,5 %), le pouvoir d'achat des ménages devrait diminuer en 2012. Après avoir progressé de 0,5 % en 2011, le pouvoir d'achat reculerait de 0,3 % au premier semestre puis de 0,6 % au second semestre. Au total, Il afficherait un recul de 0,6 % pour l'ensemble de l'année 2012. Si l'évolution du pouvoir d'achat devrait être favorisée par une hausse de l'inflation plus modérée, il sera pénalisé par le ralentissement des revenus d'activité et par la hausse des impôts sur les revenus et le patrimoine.

Par ailleurs, le taux d'épargne des ménages ne devrait pas soutenir la consommation, puisqu'il s'est établi à 16,2 % au quatrième trimestre 2011, un niveau élevé comparé à la moyenne des vingt dernières années. Les ménages ont en effet constitué une épargne de précaution depuis le début de la crise en 2008. Les mesures de hausse des prélèvements obligatoires pourraient conduire les ménages à puiser dans leur épargne, ce qui contribuerait à diminuer légèrement le taux d'épargne en 2012.

Dans un tel contexte, la consommation textile-habillement devrait poursuivre l'ajustement à la baisse que l'on observe depuis le début de la crise en 2008 (le marché a perdu près de 10 % en valeur entre 2007 et 2011, soit environ 3 milliards d'euros). Si l'environnement économique reste difficile, des opportunités demeurent. Le tourisme constitue notamment un relais de croissance important, dont le potentiel est sans doute insuffisamment valorisé en France.

Selon les statistiques de la World Tourism Organisation, la France figure au premier rang des pays visités en 2011, avec un total de 79,5 millions de touristes. En deuxième position figurent les Etats-Unis (62,3 millions de touristes), suivis par la Chine (57,6 millions), l'Espagne (56,7 millions) et l'Italie (46,1). En termes de recettes générées par le tourisme, les Etats-Unis sont toutefois de loin les premiers bénéficiaires avec un montant de 116,3 milliards de dollars en 2011. L'Espagne est en deuxième position avec 59,9 milliards de dollars et devance la France (53,8 milliards), qui n'arrive qu'en troisième position. Il a donc un effort à faire pour que la France valorise davantage sa position de leader mondial des pays les plus visités.

Selon les différentes nationalités, ce sont les touristes allemands qui sont les plus dépensiers à l'étranger (84,3 milliards de dollars en 2011). Les Américains sont en deuxième position (79,1 milliards de dollars) mais ils sont talonnés par les dépenses des Chinois qui ont connu une croissance de 32 % par rapport à 2010 ; elles s'élèvent désormais à 72,6 milliards de dollars en 2011. Autrement dit, dans un avenir proche ce sont les touristes chinois qui seront en première position dans le classement des dépenses liées au tourisme international. Cette mutation dont ont su tirer profit les grands magasins parisiens pourrait constituer un relais de croissance précieux pour l'ensemble des circuits de distribution.

Gildas Minvielle