Hasard ou coïncidence bien pensée? Leclerc a publié mardi d'excellents indicateurs sur son activité au mois d'août (une progression des ventes de 8,06% hors carburant, soit une hausse de 5,32% depuis le début de l'année), tandis que Kantar Worldpanel publiait son classement annuel des enseignes de grande distribution pour les produits de grande consommation. Et l'étude baptisée Référenseigne Expert 2011, qui fait foi sur le marché, indique que le réseau d'indépendants est à nouveau le grand vainqueur de la bataille des hypers et supermarchés français.

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De juin 2010 à juin 2011, Leclerc a gagné 0,5% de parts de marché, à 17,3%. Pas vraiment une surprise pour les professionnels, mais une réelle performance dans une période délicate pour le pouvoir d'achat et marquée par l'inflation du prix des matières premières.

A l'inverse, le groupe Carrefour fait figure de mauvais élève de la classe. On s'en doutait. Ses résultats semestriels, publiés le 31 août, ont souligné l'absence de dynamisme de l'activité de ses magasins français, avec une hausse du chiffre d'affaires de 1,6% seulement. Le groupe n'a pas publié les résultats de ses hypermarchés, réputés les plus touchés par la morosité. World Kantarpanel donne, lui, des indications significatives à ce sujet. Les hypers Carrefour ont vu leur part de marché passer à 12,4%, soit une baisse, compte non tenu des arrondis, de 0,3%.
Les hard discounters perdent du terrain

Parmi les autres enseignes, on note le gain de 0,2% d'Auchan, à 8,7%. Les autres sont stables, à l'exception des hard discounters qui perdent encore globalement 0,2% de parts de marché, malgré la crise. Dans le détail, on note que les hypermarchés Géant Casino ont enrayé leur déclin. Ils perdaient 0,3% de parts de marché en juin 2010. Parmi les hard discounter, c'est Dia-Ed, qui vient de prendre son indépendance par rapport au groupe Carrefour, qui performe le moins bien, avec une perte de 0,2% hors arrondi.
Le succès du «drive» se confirme

D'une façon globale, souligne Kantar, «la part de marché en valeur du "drive" est croissante au fil des périodes: 1,2% en juin 2011 contre à peine un demi point il y a un an». «Le drive a déjà dépassé le commerce en ligne de produits de grande consommation avec livraison à domicile, pourtant installé depuis plus longtemps», poursuivent les experts de l'institut d'étude. A l'évidence, cette formule qui consiste à venir retirer ses commandes Web soit sur le côté d'un magasin, soit dans un petit dépôt-tampon isolé constitue «la» réponse Internet du commerce alimentaire.
PHILIPPE BERTRAND