Jean-Paul Leroy
22 sept. 2010
Les Champs-Elysées n'est plus l'artère number one en Europe
Jean-Paul Leroy
22 sept. 2010
L’avenue des Champs-Elysées, à Paris, est allée à contre-courant des résultats globaux de l’étude annuelle du conseil en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, Main Streets Across the World. Pour celle-ci en effet, plus des deux-tiers des 269 artères étudiées dans 59 pays ont enregistré une stabilité ou une hausse de leur valeur locative, reflétant l’amélioration du climat économique mondial.
La plus belle avenue du monde a vu celle-ci chuter de 9,5 %, à 6 965 euros/m²/an. En Europe le leader est désormais New Bond street à Londres avec une progression de 19,4 %, servie certes par une très forte pénurie d’emplacements de premier plan. Le cabinet immobilier explique le recul des Champs-Elysées par plusieurs raisons.
Ainsi, la volonté des autorités municipales de limiter les nouvelles ouvertures de magasins de prêt-à-porter a pu détourner certaines grandes enseignes internationales alors qu’elles sont les seules "à pouvoir supporter le coût élevé d’une installation sur les meilleures portions de l’avenue", souligne l’étude. Christian Dubois, directeur général de Cushman & Wakefield France, souligne aussi que l’évolution négative de l’indexation des loyers, et le décalage entre la disponibilité de grandes surfaces et le souhait des enseignes nationales d’ouvrir de plus petits magasins pour rationaliser leurs coûts immobiliers ont aussi joué un rôle décisif".
Selon l’étude, ce déclin des Champs-Elysées n’a pas eu de conséquences sur d’autres artères parisiennes. Celle-ci relève l’attraction du quartier de l’Opéra avec les ouvertures récentes de Desigual, de Camper et d'Uniqlo, la croissance de 12,5 % de la valeur locative du boulevard Saint-Germain dopé par l’ouverture du flagship Ralph Lauren. Christian Dubois évoque aussi une désaffection marquée pour les emplacements secondaires, que l’on trouve dans tous les pays.
New Bond street à Londres en tête en Europe |
L’étude de Cushman & Wakefield relève de grosses progressions sur les pays émergents, même si les chiffres sont encore bas. A noter cependant, mais ce n’est certes plus un pays émergent, la Corée du Sud se classe cette fois huitième contre onzième l’an dernier avec l’artère phare de Seoul, Myeongdong. Sa valeur locative a progressé de près de 18 %, à 4 844 euros.
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