Une ère nouvelle vient manifestement de s’engager au sein des Editions Jalou avec la nomination officielle, ce mois de septembre, de Benjamin Eymère à la direction générale du groupe de médias, "plutôt que de presse", selon sa propre expression. Certes, Les Editions Jalou sont plus que jamais un groupe familial. La mère de Benjamin, Marie Josée Jalou, qui occupait auparavant le poste, a pris la présidence. Autour de Benjamin Eymère, a été constitué un bureau exécutif avec Olivier Jungers, directeur général commercial et publicité, l’ex-rédacteur en chef de L’Optimum, Emmanuel Rubin à la direction éditoriale, et l’ex-directeur marketing de l’enseigne britannique New Look, Nicolas Reynaud pour le marketing et l’international.

Plusieurs grands chantiers ont été ouverts ces derniers temps, dont certains d’ailleurs terminés. Par exemple, le magazine Jalouse vient de connaître une importante mutation, avec un nouveau format (plus grand), de nouvelles séquences, de nouvelles rubriques, de nouvelles signatures, etc. Cette évolution s’est accompagnée d’une montée en gamme sur un terrain proche de Vogue et de L’Officiel tout en étant plus avant-garde. "A la différence de la femme L’Officiel, qui est amoureuse de la mode, la femme Jalouse est amoureuse d’un style", souligne Benjamin Eymère.

Autre évolution en cours, celle de L’Officiel Hommes. Pour assurer le changement, Les Editions Jalou ont fait appel à André (graffeur, homme de la nuit, etc.). Un de ses choix, dans le premier numéro qu’il signe, est de ne pas avoir fait appel à des mannequins mais à des amis, des amis d’amis pour les séquences mode. La photo de studio a été évitée également pour "des séries shootées dans la rue ou chez nous", indique-t-il. A noter d’ailleurs que la version iPad du magazine sera enrichie de petits films.

L’international est aussi un enjeu important pour les Editions Jalou. La marque L’Officiel compte par exemple 34 éditions internationales avec en direct la Hollande, l’Italie, la Chine. Le Brésil, qui était en licence, est passé en joint-venture. La licence est utilisée en Russie, en Inde, etc. L’Australie est dans la ligne de mire. L'une des tâches de Nicolas Reynaud est justement autour d’un positionnement local et général de concevoir les mix les plus gagnants possibles. Le groupe a aussi des projets en matière d’éditions papier comme l’introduction en France en mars prochain de L’Officiel Art qui vient d’être publié en Chine.

Concernant ce pays, les Editions Jalou s’intéressent aussi aux touristes chinois qui fréquentent Paris. En mars 2012, sera ainsi lancé L’Officiel Paris en mandarin pour les touristes… chinois fréquentant la Ville Lumière. "760 000 cette année, 2 millions attendus en 2020", souligne Nicolas Reynaud. Celui-ci sera diffusé à 50 000 exemplaires en Chine évidemment à travers différents lieux pour toucher les travelers, mais aussi évidemment à Paris. Les Editions Jalou travaillent même sur la mise en place d’un service de conciergerie pour les Chinois séjournant à Paris.

Enfin, la maison-mère de L’Officiel a constitué une joint-venture sur le net, baptisée jalou.net en association avec Marc Ménasé de Meninvest. L’idée étant de développer les activités digitales liées aux titres du groupe mais aussi de saisir d’autres opportunités et de faire preuve d’initiatives. Cette activité est placée sous l’autorité de Pierre-Etienne Boilard, tout nouveau directeur général de Meninvest Media. Si l’activité du groupe d’édition est d'abord centrée sur les médias, Benjamin Eymère n’exclut pas le lancement d’un site de e-commerce centré sur les adolescents. Il pourrait prendre comme label Muteen, du nom du magazine qui leur était destiné par le groupe et dont la diffusion s’est arrêtée au printemps dernier, mais qui pourrait donc rebondir sur le net.