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30 oct. 2020
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Les Gafa en forme malgré la colère politique

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AFP
Publié le
30 oct. 2020

Ni les pressions politiques, ni la pandémie, ni les atermoiements des annonceurs n'ont eu de prise sur les résultats d'été d'Alphabet (Google), Amazon et Facebook, dont les revenus et bénéfices ont largement dépassé les attentes, même si Wall Street semblait espérer encore plus des géants des technologies.


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Amazon, par exemple, grand gagnant des mesures de confinement, a vu son chiffre d'affaires s'envoler de 37% à plus de 96 milliards de dollars au troisième trimestre, mais son action reculait de 1% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York jeudi, car ses prévisions ont été jugées trop timides pour la saison des fêtes.

Google et Facebook, les deux leaders mondiaux de la publicité numérique, ont aussi explosé les compteurs. Le géant de la recherche sur internet a engrangé un chiffre d'affaires de 46,2 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an, pour un bénéfice net de 11,2 milliards. Des résultats salués par les marchés: son titre décollait de 6%.

Le réseau social dominant a de son côté dégagé 7,85 milliards de bénéfice net, malgré un boycott de centaines de marques pendant l'été à cause des controverses autour de sa modération des contenus jugés problématiques. Et la famille d'utilisateurs de ses différentes plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp) s'est encore agrandie. Au 30 septembre, plus de 3,2 milliards de personnes fréquentaient, au moins une fois par mois, l'une de ses quatre applications.

Des quatre colosses de la tech, seul Apple a vraiment déçu. Les ventes de smartphones ont ralenti au quatrième trimestre de son exercice décalé, et son action reculait nettement dans la foulée, de plus de 4% vers 21H15 GMT. L'iPhone, produit vedette de la marque à la pomme, n'a généré des ventes "que" de 26,4 milliards de dollars, en baisse de plus de 20% par rapport à la même période l'an dernier.

Apple a en outre vu son chiffre d'affaires reculer de près de 30% en rythme annuel en Chine élargie (qui comprend Hong Kong et Taïwan), l'un des marchés cruciaux pour l'entreprise.
Mais "les premières réactions à nos tout nouveaux produits, surtout notre gamme d'iPhone avec la 5G, sont incroyablement positives", a tenté de rassurer le patron Tim Cook, au sujet des iPhone 12 lancés en octobre.

Les annonceurs ne désertent pas



Les quatre sociétés affrontent en parallèle des enjeux de taille. Toutes sont accusées par les autorités de la concurrence d'abus de position dominante sur leurs marchés respectifs, des réseaux sociaux aux plateformes de vente en ligne. Le ministère de la Justice et 11 Etats américains viennent d'ailleurs de lancer des poursuites contre Google, et des enquêtes sont en cours contre ses voisins.

Mercredi, les patrons des réseaux sociaux dominants, Facebook, Twitter et Google (YouTube) ont fait face à des sénateurs américains en colère contre le pouvoir des plateformes et leur influence dans le débat public, à quelques jours des élections aux Etats-Unis prévues le 3 novembre. Les coups ont plu sur les dirigeants californiens, accusés aussi bien de "censure" par la droite que de laxisme par la gauche, en termes de modération des contenus.

Ce sujet déchaîne les passions dans le contexte de tensions politiques actuelles, des mouvements Black Lives Matter ("les vies noires comptent") aux nombreuses controverses sur la désinformation et les propos régulièrement incendiaires de Donald Trump en ligne. Mais pour l'instant, la colère des élus et de nombreuses ONG ne s'est pas traduite en revers économiques, même pour Facebook, qui a pourtant subi en juillet un boycott de centaines de marques, comme Adidas, Levi's ou Coca-Cola, mobilisées par des ONG inquiètes face à la propagation d'incitations à la violence ou à la haine.

"Facebook a bien rebondi après le resserrement initial des dépenses publicitaires au début de la pandémie, quand les annonceurs ont retiré leurs campagnes de tous les médias pour revoir leur message ou faire des économies. Ils ont bien récupéré aussi du boycott en juillet", a réagi Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer.

"En 2021 on peut s'attendre à ce que plus d'annonceurs examinent de près leur dépendance à Facebook et se demandent si cet environnement est sûr pour leurs marques", a-t-elle ajouté. "Mais pour le moment, à l'approche de la saison des fêtes, les chiffres de Facebook ont l'air très solides".

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