Avis aux dandys ou sympathisants vintage, adeptes du style androgyne ou des codes rock, Philippe Zorzetto signe sa troisième collection de chaussures pour homme et femme. Une collection chic et riche en modèles qu’il présente dans sa boutique rue Vieille-du-Temple à Paris.

Philippe Zorzetto Femme, collection automne-hiver 2009/2010

Fondée en 2008, la marque Philippe Zorzetto a déjà tout d’une grande. A commencer par l’assurance de son style qui prend un franc parti pour l’esprit des années 30. Et pour cause, quel que soit le modèle, il est créé à partir de la même « forme », une forme en bois ayant appartenu à son grand-père et que ce dernier avait dessinée au début du siècle dernier. Philippe Zorzetto l'a découverte de manière fortuite il y a quelques années de cela et l’idée fait son chemin : « faire le lien entre le passé et le futur », comme il l’explique. A partir d’anciennes esquisses, il développe donc ses souliers.

Aux commandes des lignes et des formes, ce trentenaire originaire de Carcassonne témoigne d'un sérieux penchant pour le style néo-dandy des villes, un brin bobo-rock, et avoue aussi s'inspirer du look de ses contemporains déambulant dans les rues du Marais. Il n’en demeure pas moins très attaché aux figures marquantes des dernières décennies, surtout celles de l’univers musical. En témoigne les noms qu’il donne à ses souliers, en clins d’œil à ceux ou celles qui l’ont inspiré. Du côté des hommes, on trouve Serge, Christian ou encore Charles pour ne citer qu’eux, et chez les femmes, ce sont Joséphine, Andy, Jane ou bien Lou.

Bottes, bottines, ou encore derbys - des « intemporelles » -, les chaussures se conjuguent au féminin comme au masculin. A ceci près que le modèle pour femme a été affiné. En majorité plates, même si quelques talons s’invitent l’hiver prochain chez madame, elles suivent aussi le même processus de fabrication : celui de l'artisanat, notamment le « cousu main », traditionnellement réservé aux modèles pour homme. Il faut dire que Philippe Zorzetto n’est pas un novice de l’univers du bien faire. Un père ébéniste qui lui apprend dès son plus jeune âge le travail du bois et du cuir, un grand-père formier, en somme un état civil qui ne saurait passé inaperçu et qu’il a décidé d’exploiter dans « son aventure humaine ».

Philippe Zorzetto Homme, collection automne-hiver 2009/2010

Chaque saison, une vingtaine de modèles est ainsi proposée, unisexe pour une large part, en cuir de veau mat ou brillant, verni ou encore en daim. Côté couleurs, ici des bottines blanches, là des derbys chocolat ou grises, ici encore des bottes noires. Une palette large qui varie aussi au fil des saisons. Quant aux prix, les modèles homme tournent autour de 330/350 euros, tandis que ceux dédiés aux femmex sont entre 280 et 300 euros.

Toutes les collections sont disponibles dans son cocon du 106 de la rue Vieille-du-Temple à Paris (IIIe). Ouvert à l'époque où il a lancé sa marque, l’espace d’une trentaine de mètres carrés, haut de plafond, reflète bien l’esprit de l’hôte. Un cabinet de curiosités revisité à la sauce Marais des créateurs. A la fois branché et intimiste, entre parquet sombre et parois blanches.

Signe qui ne trompe pas, en trois saisons seulement, Philippe Zorzetto a déjà décroché plusieurs points de vente dans des multimarques de la capitale, comme le 66 sur les Champs-Elysées ou en province, notamment à Lyon, chez Eso, rue de la Bourse. La marque est également diffusée à Oslo et Zurich. Philippe Zorzetto lorgne désormais du côté des grands magasins et d’autres concept-stores parisiens. Peut-être une deuxième boutique, Rive Gauche, mais sans précipitation.