Les conditions difficiles persistent dans les usines de confection de Leicester
Selon une nouvelle étude, de nombreux travailleurs du secteur de l'habillement à Leicester, une ville de 350.000 habitants au centre de l'Angleterre, perçoivent toujours des revenus inférieurs au salaire minimum et ne bénéficient pas de congés payés.
Après que des rapports datant de 2020 ont mis en évidence les conditions de travail indignes dans les usines de confection de la ville, plus de la moitié des travailleurs de ce secteur se situeraient toujours en dessous des normes minimales de travail, selon une étude publiée le 13 juin dans le journal The Guardian.
La nouvelle étude a été commandée par un nouvel organisme, le Garment and Textile Workers Trust, qui est financé par le géant de la vente de mode en ligne Boohoo. Elle a été réalisée auprès de 116 travailleurs qui ont rempli un questionnaire réalisé pour le Rights Lab de l'Université de Nottingham et l'Université De Montfort entre novembre et mars derniers.
Il en ressort que ces travailleurs de Leicester continuent de subir des conditions de travail très rudes et illégales. Ils se plaignent notamment de ne pas être autorisés à faire de pauses et d'être contraints de faire de longues journées de travail.
Parmi eux, 56% affirment être payés en dessous du salaire minimum, le même pourcentage se plaint de ne pas bénéficier de congés pays, un peu moins de la moitié des personnes interrogées ne touche pas d'indemnités de maladie, et un tiers n'a ni contrat ni fiche de paie.
Les travailleurs hésitent néanmoins à se plaindre, de peur de perdre leur emploi, et 8% travaillent illégalement, soit parce qu'ils attendent des allocations, soit parce qu'ils sont en situation d'immigration.
Le rapport dénonce en partie "l'application inefficace ou inexistante de la loi". Et il précise que si "la résolution de certains problèmes peut prendre une génération, des progrès importants peuvent être réalisés à court et moyen terme en développant les initiatives qui accroissent l'autonomie économique des travailleurs et en promouvant des pratiques de travail plus équitables."
Le rapport recommande également de créer un point de contact unique, permettant aux travailleurs de déposer une plainte auprès des organismes chargés de l'application de la loi, plutôt que de devoir contacter une série d'organismes officiels. D'autres recommandations portent sur la formation à l'anglais et à d'autres langues, afin de donner aux travailleurs davantage de choix en termes d'emploi.
Le groupe Boohoo, qui lui-même a été épinglé par le passé pour les conditions de travail désastreuses chez certains de ses fournisseurs, a déclaré que la principale raison pour laquelle il finançait le lancement de la fondation était de l'aider à "responsabiliser les travailleurs afin d'éradiquer tout facteur d'exploitation".
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