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18 févr. 2022
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Les enseignes défendent leurs propositions pour le commerce auprès des candidats à la présidentielle

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18 févr. 2022

Alors que l'élection présidentielle se tiendra en avril, les professionnels du commerce tentent de faire entendre leur voix dans le débat. Après le Conseil du commerce de France en janvier, c'est au tour de l'Alliance du commerce (enseignes de mode et les grands magasins) et de Procos (commerce spécialisé) -qui comptent à eux deux 400 entreprises et 800.000 salariés- de s'unir pour s'adresser aux candidats par le biais d'un livre blanc réunissant neuf grands thèmes et vingt-deux mesures. L'objectif? Aider à transformer le commerce, "un enjeu vital pour la France", décrit Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du commerce. "On a évoqué le commerce durant la crise, mais on n'en a pas fait un sujet stratégique d'avenir. A deux mois de l'élection, nous devons en parler car c'est un thème assez absent des débats".


Les deux fédérations vont présenter leurs demandes aux candidats - Shutterstock


Avant de lister leurs recommandations et demandes, les deux fédérations replacent le contexte dans lequel évoluent les chaînes de magasins. Ces dernières sont confrontées à plusieurs défis: une digitalisation accrue (en France, les ventes en ligne ont été multipliées par quatre en dix ans), la montée en puissance du développement durable et les changements de comportement des clients. Un diagnostic déjà dressé durant les Assises du commerce qui se sont tenues en décembre sous la supervision du ministère de l'Economie, dont les conclusions n'ont pas encore été rendues.

"Le secteur sort de quatre années de crise sociale et sanitaire, avec une situation financière dégradée et une hausse de l'endettement bancaire, alors que la pression fiscale reste forte sur ces entreprises et que les coûts immobiliers ont explosé", décrit Yohann Petiot.

Le taux de vacance a également grimpé (13,1% en moyenne dans les centres-villes français en 2020), ce qui fait craindre à ces acteurs "un risque de décommercialisation et de pertes d'emplois. Un vrai danger pour les territoires".

Pour éloigner cet épouvantail, la mise en place d'un plan commerce 2030 est demandée, incluant des coups de pouce qui viendraient d'un "futur président et d'un gouvernement engagés pour le secteur du commerce", appuie Emmanuel Le Roch, le délégué général de l'Alliance du commerce.

Parmi les demandes formulées se trouvent les thèmes des capacités de financement (et notamment l'allongement du délai de remboursement des PGE pour tous), le maintien du niveau d'emploi (par le développement de la formation, le soutien de l'alternance et la promotion des métiers du commerce auprès du grand public), mais aussi la maîtrise de la fiscalité (impliquant la suppression de la taxe sur les surfaces commerciales Tascom).

La digitalisation est aussi un enjeu clé: le livre blanc préconise un programme de financement des investissements omnicanaux avec la BPI, et la mise en place d'un système d'équité entre tous les acteurs (notamment entre enseignes physiques et e-commerçants).

Une TVA à 5,5% pour la mode responsable



Pour favoriser la transition vers un modèle plus durable, le soutien à l’investissement dans la rénovation énergétique des locaux et au développement de filières de recyclage performantes sont demandés, de même que l'harmonisation de l’affichage environnemental et la réduction de la TVA à 5,5% pour les produits écoresponsables.
 
Concernant les implantations physiques, il convient selon les fédérations d'engager la modernisation des zones de commerce (notamment par le recrutement de 1.000 managers de commerce), d'encadrer les relations entre locataires et bailleurs (révision de l’indice des loyers commerciaux, réduction du montant dépôt de garantie…), et d'adapter les horaires d’ouverture des commerces. Cela impliquerait la possibilité d'ouvrir douze dimanches par an sans passer par les municipalités et d'élargir les horaires d'ouverture des commerces alimentaires.

Côté attractivité, le document recommande la mise en place d'un plan de communication global sur la destination France, ainsi que la simplification de la création de zones ZTI (zone touristique internationale), dans l'optique de relancer le tourisme et donc le commerce qui y est associé.

Procos et l'Alliance du commerce vont rencontrer dans les prochains jours les équipes de campagne des candidats à la présidence de la République pour défendre ces mesures, à commencer par Les Républicains (Valérie Pécresse) et En Marche (Emmanuel Macron). Ils espèrent que le nouveau quinquennat débutera avec la nomination d'un ministre du Commerce.

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