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30 avr. 2021
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Les fédérations du commerce montent au créneau après l’annonce de réouverture du 19 mai

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30 avr. 2021

De nombreux commerçants expriment depuis jeudi soir dans les médias et sur les réseaux sociaux leur amertume. Ils étaient encore nombreux à espérer une réouverture des portes de leurs magasins avant le week-end de l’Ascension. Une fois n’est pas coutume, les fédérations du commerce s’étaient unies pour demander au gouvernement une réouverture des magasins "non essentiels" le 10 mai. Une demande qui n’a pas été retenue par le gouvernement et l’Élysée, le président de la République ayant annoncé une réouverture de tous les commerces le 19 mai.


Les fédérations demandent une nouvelle approche pour le dispositif "Coûts fixes". - Shutterstock


Ce vendredi, douze présidents de fédérations s’unissent de nouveau pour exprimer en chœur leur regret de ne pouvoir déconfiner le commerce plus tôt. L’Alliance du Commerce, Procos, la Fédération du commerce coopératif et associé, la Fédération française de la franchise, la Fédération du négoce d’ameublement et de l’équipement de la personne, l’Union de la bijouterie-horlogerie, la Fédération des enseignes de chaussure, la Fédération du prêt-à-porter féminin, l’Union française des industries mode et habillement, la Fédération française des industries du vêtement masculin et la Fédération des industries diverses de l’habillement ont donc expliqué les répercussions d’une ouverture au 19 mai.
 
"Les Fédérations soulignent que cette annonce entérine la prolongation pour deux semaines de la fermeture des commerces et rayons non essentiels. Initialement fixé par le Président de la République à quatre semaines, le confinement aura duré plus de six semaines pour les commerces fermés depuis le 3 avril et plus de 3 mois et demi pour les commerces fermés depuis le 31 janvier 2021. Ces deux semaines de fermeture supplémentaire auront des conséquences économiques lourdes sur les entreprises en pénalisant le mois de mai au cours duquel l’activité est importante tant en termes de chiffres d’affaires que de marges. Le mois de mai représente jusqu’à 20% de l’activité de certains secteurs du commerce".

Mais surtout ces fédérations alertent sur la situation des entreprises de leurs différents secteurs. "Il est indispensable que les mesures de soutien économique accompagnent les entreprises durant cette période. Aussi, les fédérations demandent à ce que la période d’éligibilité au dispositif d’aide 'Coûts fixes' ne soit plus bimensuelle comme actuellement mais qu’elle soit mensualisée afin que les entreprises puissent effectivement en bénéficier sur le mois de mai".

Concrètement, ce dispositif d’aide s’adresse actuellement aux entreprises de plus de 50 salariés réalisant plus de 12 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Il intervient auprès des sociétés qui ont vu leur chiffre d’affaires fondre de plus de 50% sur des périodes de deux mois. Cela signifie que les calculs de l’administration sont par exemple réalisés sur la période mars-avril. Et qu’ils le seront sur la période de mai-juin. Mais actuellement, avec 19 jours de fermeture en mai, les fédérations craignent un impact lourd pour les enseignes, sans que celles-ci puissent être aidées. "Le problème, c'est que si vous redémarrez bien fin-mai et que vous faites un mois de juin acceptable, vous perdez cette aide essentielle", nous explique Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce, qui avait déjà mercredi formulé une réclamation avec Emmanuel Le Roch de la fédération Procos dans une réunion avec le ministre délégué aux PME Alain Griset: "Il faut donc absolument mensualiser le dispositif 'coût fixe', pour pouvoir accompagner les enseignes et grands distributeurs jusqu'à la fin de la crise".

Des acteurs qui restent par ailleurs dans l'attente d'annonces concernant le soutien aux enseignes d'habillement/chaussures concernant les stocks. Yohann Petiot confirme les informations de FashionNetwork.com concernant la piste étudiée par Bercy, qui consisterait à introduire une notion de dépréciation des stocks dans le dispositif "coût fixe". Les professionnels espéraient des annonces sur ce terrain pour la fin avril. "Le sujet est en cours de finalisation, affirme de son côté Emmanuel Le Roch. Nous avons avancé sur les modalités et celles-ci devraient être introduites dans le décret spécifiant l’évolution du dispositif qui doit être publié d’ici mi-mai".

Ce nouveau dispositif devrait ainsi s’intégrer dans les calculs liés à la période mars-avril, avec des aides qui pourraient être perçues en juin. D’ici là, les enseignes devront composer avec la tension sur leur trésorerie exercée par le poids de leurs stocks. Reste à voir également si le ministère validera l’approche mensualisée du dispositif 'coûts fixes' demandée par les fédérations.
 

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