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5 mai 2014
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Les marchés de la santé: de grands enjeux pour les textiles européens

Publié le
5 mai 2014

Un débouché dynamique

La santé constitue un secteur d’application dynamique, porté par une consommation en croissance et bénéficiant de véritables sauts technologiques, mais confronté à des enjeux majeurs de société.

Incluant les soins longue durée, les dépenses de prévention et les coûts de gestion, les dépenses courantes de santé françaises sont évaluées à 243 milliards d’euros en 2012, soit 12 % du PIB (contre 10,5 % en 2000). Selon l’OCDE, la France se situe à la troisième place mondiale quant à la part de ces dépenses dans le PIB, derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas, mais elle n’occupe que la dixième place dans le classement des dépenses courantes de santé par tête. Avec 8 508 $ par personne, les Etats-Unis sont largement en tête, devant la Norvège et la Suisse (graphique 1). Avec 4 118 $ par tête, la France se situe juste derrière l’Allemagne (4 495 $).

Le marché mondial des dispositifs médicaux (instruments, appareils, équipements et produits utilisés à des fins médicales et dont l’action principale n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques), dans lesquels le matériau textile est très présent à titre principal ou secondaire, était estimé à 307 milliards de $ en 2012 (240 milliards d’euros)1, avec un taux de croissance d’environ 7 % par an en moyenne depuis les années 2000, mais subissant un ralentissement sensible au début de la crise. Près de 80 % des dispositifs médicaux sont consommés sur le continent américain et en Europe, et en grande majorité produits dans ces zones.

A l’horizon 2017, les perspectives de croissance restent élevées, avec un rythme moyen de 6,5 % par an : si les pays émergents bénéficient de progressions annuelles supérieures à 10 %, le marché des pays développés restera soutenu par le vieillissement des populations et par l’utilisation croissante d’équipements pour le diagnostic et l’accompagnement de nombreuses maladies. A titre de comparaison, le marché des médicaments représente 770 milliards d’euros en 20122, soit une taille mondiale plus de trois fois supérieure à celle du marché des dispositifs médicaux, et s’avère également très dynamique dans les pays émergents. Toutefois, sa croissance aux Etats-Unis et en Europe apparaît ralentie en valeur, du fait du poids croissant des médicaments génériques.

Selon les données de l’Observatoire des Textiles Techniques de l’IFM, les marchés de la santé, de l’hygiène et de la cosmétique draineraient environ 16 % du chiffre d’affaires total des entreprises françaises concevant et/ou fabricant des textiles techniques. Ceci concerne 83 entreprises spécialisées dans le domaine de la santé, soit 57 spécialistes textiles et 26 entreprises dont le code NAF se réfère au domaine médical (implants, matériel médicochirurgical...). A ce coeur de l’offre, s’ajoutent 97 entreprises textiles déclarant avoir une activité dans le domaine médical, mais pour une part minoritaire de leur chiffre d’affaires.

Après avoir chuté fortement en 2008, comme l’ensemble du chiffre d’affaires de l’industrie mondiale, le chiffre d’affaires réalisé par les spécialistes textiles français sur le marché de la santé s’est très vivement redressé en 2009. En 2012, ce chiffre d’affaires était supérieur de 2,6 % au point haut de 2007, alors que le chiffre d’affaires global des textiles techniques français est en léger recul (-1,7 %) par rapport à la situation d’avant la crise. Le taux d’exportation des entreprises textiles présentes sur les marchés médicaux atteint 31 %, dont 75 % pour les spécialistes des non-tissés. Enfin, le taux de rentabilité nette des spécialistes en textiles de santé atteint 2,5 %, ce qui n’a rien de mirobolant mais apparaît supérieur à celui observé sur l’ensemble des textiles techniques (1,9 %). En outre, les rentabilités dépassent 5,5 % chez les spécialistes des textiles médicaux en maille.

Un vaste champ de produits et d’applications à forte, moyenne et faible valeur ajoutée

Du fait de leur souplesse, du confort apporté aux patients et de leur réponse à de multiples fonctionnalités (effet barrière, contention, renfort, biocompatibilité…), les textiles sont présents sur tous les marchés de la santé, pour soigner, pour assurer l’hygiène et le confort des patients, pour lutter contre les contaminations, protéger les personnes âgées et handicapées, surveiller les pathologies chroniques et pour favoriser le maintien à domicile…

Ainsi, le marché des textiles pour la santé et le bien-être apparaît vaste et hétérogène, tant en termes de valeur ajoutée, d’innovations que de durée d’utilisation, de réglementation et de temps de mise sur le marché. Cinq domaines d’application sont généralement distingués :

- Les dispositifs médicaux textiles stricto sensu : fils de suture, pansements, orthèses et textiles compressifs, bas de contention, patches, prothèses utilisées dans la chirurgie des tissus mous, implants et stents à base de textiles…

- Les textiles pour la protection et l’hygiène : linge hospitalier, vêtements et accessoires pour le personnel médical, matelas anti escarres, produits d’hygiène hospitaliers (non tissés jetables ou lavables)

- Les textiles dans les dispositifs de diagnostic et de surveillance : intégration de capteurs (détection de signaux physiologiques ou biomécaniques), d’actuateurs (stimulation de certaines fonctions, aide au mouvement, délivrance de médicaments), communication d’informations

- L’aide à la personne (produits permettant le maintien à domicile en complément des dispositifs de diagnostic et de surveillance) : lits, fauteuils, tapis anti-chutes, vêtements pour personnes âgées et/ou handicapées…

- Les texticaments ou « drug delivery textiles » : microencapsulation (application médicale des cosmétotextiles), imprégnation, stents « drug eluting »

Au sein de chaque application, certains segments sont matures en Europe et aux Etats-Unis, avec des prix tirés vers le bas par une vive concurrence : il en est ainsi pour les non-tissés de grande consommation (produits d’hygiène, couches, serviettes), pour le linge hospitalier ou pour les pansements courants. A contrario, tous les domaines d’application développent des produits à haute valeur ajoutée : c’est le cas des pansements de « nouvelle génération », avec l’encapsulation de principes actifs permettant la délivrance progressive de molécules médicamenteuses, ou avec l’intégration de polymères bioactifs destinés à résister à la croissance de micro-organismes potentiellement dangereux.

L’offre de stents, dominée par les produits métalliques, bénéficie également d’une croissance significative de la demande de stents textiles bioabsorbables.

Le marché français des bas de contention s’avère de son côté très dynamique, avec 7,5 millions de paires vendues par an et un chiffre d’affaires de 296 millions d’euros (dont 202 millions remboursés). Le marché des orthèses orthopédiques est également porté par le vieillissement de la population. La concurrence conduit les acteurs à améliorer les bénéfices clients de leurs produits en améliorant le confort (souplesse, toucher, contact avec la peau), le design ainsi que les caractéristiques fonctionnelles (encapsulation d’anti-inflammatoires).

La santé est souvent citée comme particulièrement concernée par le développement des « smart textiles », ou textiles intelligents : les pathologies liées au vieillissement de la population et à l’évolution des modes de vie (surpoids, maladies chroniques) ainsi que les menaces de pénurie de personnel soignant nécessitent la mise en place de dispositifs et d’accessoires de diagnostic et de surveillance. Le marché mondial des textiles intelligents est aujourd’hui émergent, les estimations les plus optimistes faisant état de 1,8 milliard de dollars en 20153, (moins de 0,5 % du marché mondial des textiles) et la majorité des produits disponibles restent à l’état de prototypes. Les principales applications concerneraient les marchés militaires (30 % du CA mondial), les vêtements de sport (15 %) et les transports (10 %)4. La santé ne représenterait encore que 6 % des utilisations, mais s’affirme comme l’un des débouchés les plus prometteurs, comme l’atteste l’envolée des publications mondiales sur le sujet.

Enfin, l’ingénierie tissulaire utilise des textiles à base de polymères biodégradables comme substrat pour l’implantation de cellules souches humaines mais n’en est encore qu’à ses balbutiements.

Un marché extrêmement réglementé

Comme celui du médicament, le marché des dispositifs médicaux est extrêmement réglementé. Dans la réglementation européenne, quatre classes sont définies selon le profil de risque du produit (I, IIa, IIb, III) : ainsi la classe I correspond à des produits non ou peu invasifs (fauteuils roulants, lits d’hôpitaux, bandes de contention), la classe III à des produits soit en contact avec le système nerveux central, le coeur ou le système sanguin, soit à effet biologique, soit fabriqués à partir d’un tissu d’origine animale ou avec un médicament (par exemple certains stents coronaires actifs, ou les prothèses de hanche…).

Obligatoire pour commercialiser un produit en Europe, le marquage CE est obtenu, pour une durée de cinq ans, après plusieurs étapes selon la classification du produit (études cliniques pour les produits à risque élevé). Pour commercialiser un produit aux Etats-Unis, tout fabricant ou distributeur doit recevoir l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA), sachant que la procédure de certification FDA est jugée fréquemment comme plus coûteuse et plus contraignante que le marquage CE. Enfin, au Japon, le processus réglementaire d’approbation d’un dispositif médical est souvent décrit comme le plus lent des pays industrialisés.

La domination des acteurs américains au niveau mondial

L’analyse des dépôts de brevets depuis l’année 2008 concernant les textiles de santé5 révèle la large domination des entreprises américaines, devant les acteurs japonais et allemands qui occupent des positions proches (graphique 2). La France se situe à la quatrième place, avec cependant un gap important face à l’Allemagne et au Japon (plus de 2 fois moins de brevets déposés par an). Le Royaume-Uni et la Suisse occupent les cinquième et sixième places. Concernant l’Asie hors Japon, la Corée et Taiwan devancent la Chine qui occupe la quinzième place. Les grands acteurs mondiaux de l’hygiène et des produits jetables étant très présents dans ce classement (Propter & Gamble, Covidien, Unicharm, 3M, Henkel…), les non-tissés s’inscrivent largement en tête des mots-clefs et des descriptifs des brevets analysés.

Une coexistence de filiales de groupes et de PME en France

Sur la même période 2008-2013, l’analyse des brevets dont le dépôt initial est effectué en France place L’Oréal largement en tête, devant Sofradim, filiale du groupe américain Covidien. Les autres acteurs reconnus pour leur spécialisation dans les textiles de santé appartiennent à l’univers des ETI (Urgo, Innothera, Thuasne), et des PME (Gibaud, Cousin Biotech). Parmi les autres déposants de brevets, il faut citer Millet Innovation, spécialiste des produits de podologie, et Zodiac Automotive, dont une division est spécialisée dans la conception de matériaux à base de silicone pour des applications médicales. Le spécialiste des géotextiles MDB Texinov réalise également certains développements textiles tandis que le groupe chimique Arkema est actif en matière de R&D sur la plupart des grands marchés utilisant ses produits, dont le secteur médical. Le groupe Oxylane (enseigne Décathlon) a également déposé deux brevets liés aux textiles médicaux sur la période étudiée. Enfin, la France se distingue par la présence de centres de recherche institutionnels parmi les détenteurs de brevets, à l’instar du CNRS, du CEA, de l’INSERM, d’hôpitaux et d’universités.

Les mots-clefs décrivant les brevets dont le dépôt initial est la France reflètent la spécialisation des acteurs français les plus actifs : « cosmétique », « fibre kératine », « colonisation cellulaire », « bandages », « cicatrisation »…

Si les barrières réglementaires et le délai de retour sur investissements rendent les financements difficiles pour les PME, le secteur n’en est pas moins caractérisé par la création ou l’essaimage de start-up autour d’une innovation. Certaines entreront par la suite dans le giron d’un groupe, les majors mondiales multipliant les opérations de croissance externe afin d’acquérir de nouvelles compétences.

La convergence des technologies et le développement de la R&D collaborative

Pour créer les produits du futur, les acteurs des textiles de santé doivent développer les partenariats scientifiques et industriels associant différentes technologies : chimie et sciences des matériaux, biotechnologies, électronique, nanotechnologies, informatique… La recherche médicale a été à l’origine de développements majeurs dans le traitement de gros volumes de données (par exemple pour le décodage du génome humain) et le secteur de la santé est particulièrement concerné par la collecte et l’exploration des Big Data. A ce titre, les leaders des équipements numériques et du traitement de l’information (Philips, IBM, Samsung, Apple, Microsoft, Facebook, Google…) multiplient les initiatives pour pénétrer les marchés de la santé à l’échelle planétaire. Ils pourraient menacer à ce titre le leadership des majors spécialisées dans la santé.

La R&D collaborative est indispensable pour développer les synergies entre les acteurs. En France, c’est notamment le rôle des pôles de compétitivité, rassemblant des PME, des groupes et des établissements de formation. Au sein des 34 plans définissant les priorités de la politique industrielle française, quatre axes offrent des opportunités pour la conception des textiles de santé du futur : les Textiles techniques et intelligents, l’Hôpital numérique, les dispositifs médicaux et nouveaux équipements de santé, les Objets connectés. Au niveau Européen, Horizon 2020, le programme de financement de la recherche et de l'innovation pour la période 2014- 2020, définit « la santé, le bien-être et le vieillissement » comme le premier défi sociétal.

Des défis majeurs à relever

Face au vieillissement des populations et au creusement des déficits des systèmes d’assurance santé, les taux de remboursement des produits ont tendance à diminuer en Europe comme aux Etats-Unis.
Traversé par de fortes tensions, l’écosystème de la santé est voué à activer différents leviers :

- L’accroissement de l’efficience du système de soin, en faisant appel aux technologies numériques, en décloisonnant les approches par spécialités et en faisant pression sur les prix,

- La prévention des pathologies chroniques, en développant des solutions de monitoring,

- Le maintien des personnes à domicile et l’encouragement de la médecine ambulatoire,

- La personnalisation des solutions de soin en fonction des besoins de chaque patient.

Plus généralement, les textiles de santé à valeur ajoutée vont accroître leur part de marché s’ils remplissent la promesse que le surcoût créé par l’achat initial du produit ou du dispositif médical innovant sera largement compensé ensuite par une baisse des coûts de suivi des patients et par une diminution des risques d’aggravation des pathologies, tout en améliorant le bien-être des populations concernées.

Pour les textiliens désirant développer une offre dans le domaine de la santé, il s’agit de faire le pont entre les contraintes industrielles et le milieu médical en pleine évolution. La réussite impose de s’en donner les moyens dès le départ. Trop souvent des PME textiles abordent les marchés de la santé pour se diversifier face au déclin de certains de leurs débouchés historiques, mais peuvent rapidement griller leurs premières cartouches faute de préparation aux exigences du secteur médical. A contrario, les entreprises qui développent des produits ou process innovants, s’inscrivant dans une « stratégie thérapeutique » en liaison avec la demande, pourront conquérir des marchés de taille petite ou moyenne mais à haute valeur ajoutée, avec une bonne profitabilité.

Evelyne Chaballier – IFM





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