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4 avr. 2014
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Les producteurs italiens en faveur du "Made in"

Publié le
4 avr. 2014

Après des années de bataille, un premier pas décisif pourrait se concrétiser sur la traçabilité des produits commercialisés dans le marché de l'Union européenne. Les 15 et 16 avril prochains, le Parlement européen, réuni en session plénière pour la dernière fois en cette législature, doit voter le Règlement communautaire sur la sécurité des produits destinés aux consommateurs européens, et se prononcer notamment sur l'article 7 qui prévoit l’obligation d'indiquer l’origine des produits, en expliquant ainsi clairement où ils ont été fabriqués.

La chaussure envoyée par Assocalzaturifici aux eurodéputés


Actuellement, en Europe, l'étiquetage d'origine n'est pas obligatoire, alors qu'il l’est dans les principaux marchés concurrents de l'Union européenne, des Etats-Unis à la Chine. "La plupart des pays appliquent, depuis longtemps déjà, sur leur propre territoire une norme qui établit l'appellation d'origine pour les produits manufacturés en provenance de l'étranger. L'Union européenne, elle, n'offre pas la même garantie aux consommateurs. Malheureusement, aujourd'hui la concurrence est redoutable. Mais l'Allemagne et les pays d'Europe du Nord continuent de s'opposer à ce règlement", explique Cristiana Muscardini, vice-présidente de la Commission INTA (Commerce international) du Parlement européen, et grande promotrice du "Made in".

Au sein même de Italie, tout le monde n’est pas en faveur du "Made in", comme le souligne l'entrepreneur textile de Biella, Luciano Barbera: "L'Italie ne veut pas de vrai "Made in Italy" et préfère se contenter de compromis. Si on veut sauver notre pays, il faut donner au consommateur l'assurance que les vêtements 'Made in Italy' qu’il achète, aient été effectivement réalisés dans la péninsule et non pas juste assemblés ici".

Une précédente proposition de Règlement sur le "Made in" avait déjà été votée par le Parlement européen en 2010, mais elle a ensuite été rejetée par le Conseil européen. Avec le Règlement sur la sécurité des produits, le thème a pu être réintroduit par le commissaire européen à l'Industrie, Antonio Tajani, par le biais de l'article 7, qui prévoit "l’obligation de l'étiquetage d'origine, selon les critères établis par le Code des douanes communautaire, pour les producteurs et les importateurs, sur tous les produits de consommation circulant au sein du marché européen".

Après le vote du Parlement européen, le Règlement doit obtenir le feu vert du Conseil européen. "Faute d’un réel engagement de la part du gouvernement italien au sein du Conseil, nous ne pourrons pas redonner espoir aux entrepreneurs, italiens comme français, qui ont pris des risques en choisissant de ne pas délocaliser leur production", avertit Cristiana Muscardini.

"Nous espérons que cette bataille saura l'emporter sur les intérêts des partis, compte tenu que les eurodéputés se préparent à partir en campagne électorale. Ne pas adopter une législation sur cette question au niveau européen risque de provoquer d'énormes dommages aux entreprises manufacturières, et pas seulement italiennes", renchérit Diego Rossetti, vice-président de Assocalzaturifici, l’association réunissant les fabricants de chaussures italiens.

Pour promouvoir ce vote décisif, Assocalzaturifici, qui se bat depuis des années pour le "Made in", lance une initiative originale. Elle va envoyer aux 766 députés du Parlement européen une chaussure d’enfant accompagnée du message suivant: "Vous êtes inquiet pour votre avenir ? Défendez la manufacture européenne: votez pour le Made In et l'art. 7".

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