AFP
29 juil. 2009
Les salariés des chaussures Lemaître refusent une délocalisation en Inde
AFP
29 juil. 2009
Les salariés de Lemaitre Sécurité, un fabricant de chaussures de sécurité alsacien, ont refusé en bloc une proposition de reclassement en Inde pour un salaire de 700 euros mensuels, a-t-on appris mercredi de sources patronale et syndicale.
www.lemaitre-securite.fr |
Selon Charles Heckel, président de Lemaitre Sécurité, une société familiale située à La Walck et à Pfaffenhoffen (Bas-Rhin), un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant de supprimer 42 emplois sur 117 a été adopté en juin sous l'effet de la crise économique sur un marché en forte régression.
Ce PSE comprenait également quatre propositions de reclassement en Inde, à Kanpur, siège du groupe Rahman, actionnaire à 50% du Groupe Lemaitre Sécurité.
L'offre reçue par une salariée précisait que les volontaires au reclassement dépendraient du droit local indien et pourrait commencer à travailler en Inde à compter du dernier trimestre 2009. Un salarié avec le statut d'ouvrier serait payé 700 euros net par mois "pour un horaire de travail à temps plein".
"La loi nous contraint à proposer des reclassements en interne et en +intragroupe+", a souligné M. Heckel.
La proposition de reclassement est "faible", reconnaît-il, "mais c'est loin d'être indécent par rapport à ce que touche un ouvrier indien". "700 euros en Inde, c'est à peu près 10 fois ce qui gagne un Indien" sur un poste équivalent, affirme-t-il.
Néanmoins, aucun des salariés de Lemaitre n'a accepté cette offre qui était valable jusqu'au 1er juillet.
Dans un communiqué, la CFTC a dénoncé des conditions de travail "moyenâgeuses" et regretté que, "plutôt que de tirer les salariés des pays émergents vers le haut, des salariés français soient envoyés dans ces pays pour un salaire de misère et des conditions de travail du droit local indien".
La société Lemaitre Sécurité, qui a enregistré une baisse de 30% de son activité au premier trimestre, se débat depuis des années contre les contrefaçons asiatiques de ses chaussures de haute technologie. Elle a notamment interpellé en 2006 la Cour Européenne dans le cadre de la procédure anti-dumping engagée par l'Union européenne à l'encontre des importations chinoises.
Son premier choc avec la contrefaçon avait entraîné la fermeture en 2001 d'Austrasia, une filiale à Metz qui employait une quarantaine de personnes.
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