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16 nov. 2011
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Lin: "Il faut attendre 2012 pour y voir plus clair"

Publié le
16 nov. 2011


Alain Blosseville
Les 4 et 5 novembre derniers, les professionnels européens du lin se réunissaient à Paris pour l’assemblée générale annuelle de la CELC (Confédération européenne du lin et du chanvre). L'occasion pour Alain Blosseville, président de la promotion de la CELC, de revenir pour FashionMag.com sur les derniers mois, marqués par un très fort ralentissement de l'activité.

FashionMag.com: Comment a évolué le marché du lin depuis la rentrée ?
Alain Blosseville: Depuis 3 mois, le marché est très réduit. Ce qui tombe bien, c’est que la récolte 2011 est elle-même faible en volume, car elle a souffert de la sécheresse au printemps dernier. Cela permet au marché de s’équilibrer en termes de prix, et d’éviter tout déséquilibre majeur. Et nos stocks vont permettre de faire la soudure avec la prochaine récolte.

FM: Faut-il y voir un effet de la chute de la consommation ?
AB: Nos clients avaient acheté un petit peu trop en début d’année, car ils avaient anticipé pour la rentrée une reprise de la consommation. Evidemment, elle n’a pas eu lieu suite aux mauvaises nouvelles de l’été. De fait, ils ont un peu de stock d’avance en lin teillé, fils, tissus… Tout le monde attend un peu d’y voir clair pour recommencer à s’approvisionner.

FM: Combien de temps faudra-t-il patienter ?
AB: Nos clients, notamment chinois, nous disent qu’il faut attendre le début d’année 2012 pour y voir plus clair, car eux-mêmes sont dans le brouillard. Ils ont connu des annulations de commandes de distributeurs américains.

FM: Faut-il s’attendre à un accroissement du nombre de producteurs de lin ?
AB: Pour l’an prochain, oui. L’an passé, la surface avait augmenté un petit peu, après avoir pas mal baissé l’année précédente face aux prix élevés des céréales. C’était un peu lourd pour les marchés. En 2010, les prix ont rattrapé un niveau normal, et il y a eu des bonnes recettes agricoles. Donc, pour 2012, il y a une bonne demande pour faire du lin. Je pense donc que les surfaces vont ré-augmenter de 10 à 15%.

FM: Cela va permettre à la filière d’être plus sereine ?
AB: Cela tombe bien au vu de nos stocks réduits et de notre production faible. Nous avions besoin que cela reparte un peu. Mais ce qui fait plus les écarts de production et d’offre dans le lin, ce sont moins les variations de surface que les variations de climat. Les surfaces peuvent augmenter de 10% mais la météo peut, elle, faire varier le rendement de 30, 40 voire 50%. Ceci dit, c’est une bonne chose que les agriculteurs s’intéressent au lin.

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