Matthieu Guinebault
13 sept. 2021
Linportant: les projets du lin normand s'accélèrent
Matthieu Guinebault
13 sept. 2021
Début 2020, le projet Linportant présentait sur Ulule son projet de relocalisation d'une production mode en lin bio français. Avec 100 pré-commandes visées, ce sont en fait 8.139 qui ont été passées. Un an plus tard, la structure se prépare à installer sa propre usine de tricotage, avec pour but de proposer aux marques une quantité croissante de basiques en lin.
Linportant présentait sur le salon Made in France un assortiment de tee-shirts et débardeurs aux coloris intemporels: terre, bleu, rouge et autres. Des pièces pour l'heure destinées au marché BtoB, tandis qu'une réflexion est en cours pour une distribution complémentaire en marque propre. Il faut dire que la structure voit son activité rapidement s'accélérer: sur une production de 100.000 pièces visée au départ, elle pourrait rapidement en atteindre 300.000.
Né de "Textile Bio en Normandie", société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), Linportant s'est développé via un réseau d'entreprises partenaires, mais développe progressivement ses propres outils, de la confection au tricotage. Un point sur lequel la structure a opté pour des machines à 180 laizes, misant sur la différenciation offerte par ces machines plus larges.
Mais le projet entend également profiter dès l'an prochain de la réapparition en France d'une filature de lin "au mouillé" (par opposition au filatures "au sec", destinée aux pièces plus épaisses). Pour l'heure délocalisé en Pologne, le partenaire français Safilin prépare en effet actuellement son site de production nordiste. "Les recrutements vont commencer au mois de novembre" indique à FashionNetwork.com son dirigeant, Olivier Guillaume, qui évoque déjà de nombreuses sollicitations en vue du printemps-été 2023.
Mais Linportant prend aussi en compte dans son modèle les liniculteurs eux-mêmes. Via l'association "Lin et Chanvre Bio", l'objectif est d'accompagner les exploitants à intégrer le lin à leurs rotations de cultures. Mais également à opter pour une approche durable de cette culture, via des procédés comme l'exigeant désherbage mécanique. "Cet accompagnement s'inscrit dans un souci logique, car se pose toujours la question de la matière première", nous indique Morgane Ermeneux, responsable de la communication du projet.
Un projet qui peut, depuis le 16 juillet dernier, s'associer à l'appellation France Terre Textile. Un label qui certifie que plus de trois quarts des opérations de productions, (du tissage à la confection), sont réalisés en France selon des critères ce circuit court, de qualité, et de responsabilité sociale et environnementale.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com