×
Publicités
Par
AFP
Publié le
26 mars 2006
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Cliquer ici pour imprimer
Taille du texte
aA+ aA-

Loin de la banquise, la fourrure ne connaît pas la crise

Par
AFP
Publié le
26 mars 2006

HELSINKI, 26 mars 2006 (AFP) - L'odeur est forte, tenace, la perspective saisissante: classées par race, qualité et gabarit, trois millions de fourrures brutes sont mises aux enchères ce dernier week-end de mars à Helsinki, capitale mondiale du renard.

Tandis que l'ex-star française du grand écran Brigitte Bardot et l'ex-Beatle Paul McCartney mènent sur la banquise canadienne des croisades très médiatisées contre la chasse au phoque, l'industrie de la fourrure, insolente, continue de prospérer.


Brigitte Bardot - Photo : Valery Hache/AFP

En 2005, les ventes mondiales ont progressé pour la septième année consécutive, de 9%, à 12,77 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros), selon les chiffres de la Fédération internationale du commerce de fourrures (IFTF).

"Brigitte Bardot appartient au passé. Aujourd'hui c'est Jennifer Lopez, et Lopez, elle, porte des fourrures!", ironise Dimitris Tsiouhadaris, co-propriétaire d'une manufacture à Kastoria, en Grèce, sur l'ancienne route de la soie. Il est venu acheter pour deux millions de dollars de peaux à ces enchères organisées par la maison finlandaise Finnish Fur Sales, numéro un mondiale du renard.


Photo : Jussi Nukari/AFP

Jennifer Lopez, propriétaire d'une griffe de prêt-à-porter, est une cliente de Finnish Fur Sales. Signé de sa main, un portrait en pied de l'actrice-pop star-femme d'affaires trône dans le bureau de la directrice générale de la société.

Bardot? McCartney? "Des populistes", tranche cette dernière. Pirkko Rantanen-Kervinen insiste: "Le secteur joue le jeu de la transparence, informe sur le bien-être des animaux. Les fermes de fourrure européennes observent des normes très exigeantes".

Selon l'IFTF, les seules fourrures sauvages mises sur le marché sont libellées comme telles et ne représentent que 15% des volumes mondiaux.

"Les activistes anti-fourrure ne nous nuisent pas vraiment mais ils nous prennent beaucoup de temps et d'énergie", soupire Päivi Mononen-Mikkilä, directrice de la communication.

Une partie de son travail consiste à suivre la législation et le débat politique. Elle ne fait pas mystère de ses activités de lobbying à Bruxelles où elle avoue conserver de bons contacts du temps où elle occupait la charge de secrétaire générale de la fédération des femmes du parti centriste finlandais, proche des agriculteurs et donc des éleveurs.

A 50 euros pièce en moyenne, les entrepôts de Finnish Fur Sales renferment pour plus de 150 millions d'euros de poil et de cuir séché. Sous les néons, des hommes et des femmes venus du Japon, de Chine, de Russie, d'Italie, de France ou des Etats-Unis tâtent, soupèsent, caressent, reniflent les enveloppes brutes des bêtes suspendues par le museau.

Le vison est majoritairement danois, le renard finlandais. Leur robe est noire, blanche, bleue, feu, argentée, saphir, platine ou marbrée. La plupart des races présentées sont le fruit de croisements. Des lots de raton-laveurs et de caraculs, un mouton d'Asie centrale, sont également à vendre.

La vente est suivie par 500 acheteurs, en majorité des courtiers ayant reçu instructions de grandes maisons comme Ingaro, Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier, Sonia Rykiel, Louis Vuitton, mais également de tailleurs indépendants ou de groupes de confection.

La tendance est au vêtement léger et bigarré, fait d'une mosaïque de peaux de coloris différents. "Les années 1970 étaient à l'extravagance, puis nous avons eu une période plus discrète et nous revenons à l'extravagance. C'est très russe, ça!", assure Mme Rantanen-Kervinen.

Par Gaël BRANCHEREAU

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2023 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.