Publicités
Auteur :
Publié le
26 oct. 2012
Temps de lecture
2 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Luc Buono (Metersbonwe): "Les designers chinois à l’époque ne voulaient pas des influences chinoises"

Auteur :
Publié le
26 oct. 2012

Ancien professeur d’Esmod Paris, Luc Buono est reparti en Chine pour piloter le studio de style du géant Metersbonwe. Depuis un an et demi, il s’occupe de la nouvelle marque de chaussures du groupe Ch’in, qui participe en ce moment à son premier Chic Young Blood. Il livre à FashionMag.com ses impressions sur la mode dans l’Empire du Milieu.

Luc Buono au salon Chic Young Blood.


FashionMag.com: Alors, en huit ans que vous êtes actif chez Metersbonwe, qu'est-ce qui a changé dans la mode en Chine et chez les créateurs ?
Luc Buono: Nous avons vu apparaître des marques chinoises avec cette fois la volonté de se démarquer et d’arrêter d’être perçues comme de simples sous-traitants. Il y a une vraie envie de visibilité de marque avec une certaine créativité. Et ce salon en est la preuve en quelque sorte. Cela se fait petit à petit et dépend des niveaux des sociétés. Pour ma part, je travaille pour un groupe qui pilote plus de 4000 magasins dans le pays.

FM: Mais pourtant de nombreuses marques ici empruntent des noms et des styles occidentaux ?
LB: Le changement n’a pas été évident. Les designers chinois à l’époque ne voulaient pas des influences chinoises. Ils voulaient faire comme tout le monde. Or, chez nous, par exemple, c’est notre série de chaussures avec les motifs des cinq éléments version chinoise qui a eu le plus de succès en magasin. Mais, voilà, pour eux, à l’époque, la mode venait de l’extérieur, donc de l’Ouest. Aujourd’hui encore elle vient de l’Ouest mais elle emprunte de nombreuses influences chinoises. Prenez la griffe chinoise d’Hermès, j’espère que, derrière, il y a une vraie volonté de ramener le savoir-faire ancestral chinois dans un produit contemporain qui plaira aussi aux Chinois qui voyagent.

FM: A Intertextile Shanghai, la thématique était justement qu’avec la situation mondiale actuelle, de nombreux sous-traitants se tournaient vers leur marché domestique. L’avez-vous ressenti ?
LB: Je travaille pour un grand groupe (les marques propres sont Metersbronwe, Tagline, Me and City, Ch’in, ndlr). Avec aucune production. La crise nous a en réalité ouvert des portes. Des fabricants, qui ne faisaient que de l’export auparavant, nous ont accepté et nous ont permis aussi d’augmenter la qualité de certaines lignes.

FM: Et ce salon de mode jeune ?
LB: Cela prend à mon sens une bonne direction. Pour l’esprit, l’influence du Bread & Butter est présente. Mais, il faut qu’ils s’accrochent. Car un tel salon permettra de faire la différence, c'est-à-dire qu’il permettra aux marques chinoises non seulement d’être reconnues à l’international mais aussi par les consommateurs chinois eux-mêmes.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com