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27 mai 2011
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Madagascar

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27 mai 2011

Textile


Chiffres-clés 2010:

• Population : 20 millions d'habitants
• Emplois textile-habillement : environ 100 000 personnes
• Exportations françaises textile-habillement vers Madagascar : 45 millions d’euros
• Importations françaises textile-habillement en provenance de Madagascar : 88 millions d’euros

LE CONTEXTE POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIAL TENDU…

La situation à Madagascar s’est considérablement complexifiée au cours des dernières années. En premier lieu, le renversement du président Marc Ravalomanana en mars 2009 par son principal opposant Andry Rajoelina, alors soutenu par l’armée, a crée un climat d’instabilité qui pèse toujours sur l’économie. Rajoelina a pris la tête d’une Haute Autorité de Transition qui gère le pays jusqu’aux prochaines élections, lesquelles devraient avoir lieu avant la fin 2011.

A ces difficultés s’ajoutent les conséquences de la crise qui ont lourdement pesé sur un pays qui figure déjà parmi les moins avancés. Classé 128ème pays du monde en terme de PIB (8,3 milliards de US$ en 2010), Madagascar a clairement subi le choc de 2009 après des années de croissance soutenue (+ 6,2 % en 2007 et + 7,1 % en 2008). Le repli du produit intérieur brut a été de 3,7 % en 2009 et de 2 % en 2010. Les perspectives pour 2011 ne laissent pas entrevoir de reprise soutenue (+ 0,6 % attendus selon le FMI).

…PÈSE SUR UN TEXTILE AMONT TRÈS CONCENTRÉ

L’industrie textile malgache est essentiellement orientée autour de la culture du coton, avec un secteur amont extrêmement concentré. Les grandes sociétés d’Etat issues de la période communiste ont été privatisées dans les années 2000. C’est le cas de la Hasyma qui contrôlait jusqu’à une période récente 80 % de la fibre de coton mises en marché. Le manque de visibilité politique et économique l’ont néanmoins conduit à suspendre ses activités. Dans la filature, les acteurs sont également peu nombreux. Cotona, membre du groupe Socota, est le filateur le plus important. Citons également certains acteurs de plus petite taille tels que la Somacou (fabricant intégré de couvertures) et Fanavotana (filature et tissage).

Ces entreprises travaillent essentiellement avec des confectionneurs locaux, comme en témoigne la faiblesse des exportations de textiles du pays (65 millions de US$ en 2009). Cependant, les fibres importées concurrencent de plus en plus fortement les productions locales.




Habillement

UN SECTEUR STRATÉGIQUE…

Le secteur de l’habillement malgache regroupe près d’une centaine d’entreprises dans le secteur formel. Les industriels malgaches ont un savoir-faire reconnu sur un certain nombre de segments : les produits issus du coton, les vêtements pour enfants, les broderies main, la maille (pulls)…

L’habillement est à l’origine de près de 30 % des emplois industriels formels et constitue la deuxième source de devises du pays. Les fabricants du secteur de la mode sont les principaux bénéficiaires du régime des zones franches (80 % des emplois y sont liés à la confection) et fonctionnent de plus en plus en réseau. Un cluster d’entreprises, Text’île Mada, a ainsi vu le jour en 2005 afin de promouvoir
l’offre textile-habillement malgache.


…QUI CHERCHE À AFFIRMER SA PLACE SUR L’ÉCHIQUIER MONDIAL


Les exportations d’habillement de la Grande Ile sont sans commune mesure avec ses exportations de textiles. Ses marchés de prédilection sont l’Europe et les Etats- Unis. Jusqu’au coup d’Etat de 2009, le pays bénéficiait d’accords commerciaux préférentiels avec ces deux zones mais suite à cet évènement, les Etats-Unis ont décidé d’exclure Madagascar de l’éligibilité à l’AGOA (African Growth and Opportunity Act). La perte de compétitivité des produits malgaches qui en a résulté doublée par les difficultés économiques globales n’ont pas été sans conséquences : en 2010, les importations américaines d’habillement en provenance de Madagascar ont chuté de 74 %. En revanche, côté européen, Madagascar a successivement bénéficié du régime ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) puis des APE (Accords de Partenariats Economiques) qui garantissent désormais un accès libre aux marchés de l’Union pour les produits ayant subi une simple ouvraison sur le territoire malgache. Les importations européennes d’habillement en provenance de Madagascar ont progressé de 2 % en 2010.
Le pays doit néanmoins faire face à de nombreux défis et avant tout positionner son
offre face aux zones de grand import et aux producteurs de zones proches. Son éloignement des zones de fret maritime expliquent le recours important aux livraisons par avion, ce qui renchérit les prestations des entreprises. De plus, les infrastructures vétustes pèsent également sur la réactivité de l’économie. Aussi, bien que les salaires malgaches soit parmi les plus bas au monde, la Grande Ile ne peut jouer la seule carte du coût pour percer sur les marchés internationaux.




FRANCK DELPAL

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