Matthieu Guinebault
13 juin 2014
Made in Europe: les ouvriers textiles sous le seuil de pauvreté
Matthieu Guinebault
13 juin 2014
L’ONG Clean Clothes Campaign publie une enquête menée dans neuf pays d’Europe de l’Est et en Turquie, pointant des conditions de travail et salaires n’ayant rien à envier à l’Asie. Pour l’organisme, acheter ses vêtements plus chers et viser les productions européennes n’améliore donc en rien les conditions de production.
Sans surprise, ces pays produisent principalement pour des marques européennes, l’ONG citant Hugo Boss, Adidas, Zara, H&M ou encore Benetton. Et alors que les deux géants n’ont que peu souffert de la crise, les conditions de travail pour Zara et H&M se seraient même dégradées depuis 2008/2009.
Selon CCC, les salaires minimaux versés aux ouvriers textiles n’atteindraient que 14 % du salaire minimal "de subsistance" en Bulgarie, Ukraine et Macédoine, et 36 % en Croatie. Outre les salaires, sont aussi pointées les mesures antisociales, notamment face à la volonté de constituer des syndicats. Et même quand ils parviennent à se constituer, ceux-ci ne parviendraient pas à négocier des hausses de salaires, les heures supplémentaires non rémunérées ou non-paiement des cotisations sociales offrant déjà fort à faire à leurs représentants.
"Les militants et les travailleurs demandent aux marques européennes de mode de s'assurer, dans un premier pas immédiat, que les travailleurs des régions étudiées reçoivent un salaire net de base correspondant au moins à 60 % du salaire moyen national", pour l’ONG.
"Les prix de vente doivent être calculés sur cette base, et permettre ces hausses de salaires. Les marques doivent agir maintenant et s’assurer que les travailleurs de l’habillement de leur propre chaîne d'approvisionnement - que ce soit en Asie ou en Europe - reçoivent un salaire décent".
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