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13 sept. 2021
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Made in France: la mode entre numérisation et quête de matériaux

Publié le
13 sept. 2021

Comme en septembre 2020, le salon Made in France a donné le coup d'envoi de la rentrée pour la filière française du textile-habillement. Une édition qui a notamment mis en exergue le nombre croissant d'outils à disposition par la filière pour mettre en lien donneurs d'ordres et industriels. Mais également la structuration croissante de la production de matières françaises, du lin à la laine en passant par le coton, le chanvre et le cuir.


Jean-Louis Brun (Tricolor), Mathieu Ebbesen-Goudin (VirgoCoop), Olivier Guillaume (Safilin), Thomas Huriez (MonCoton), Julie Pariset (CELC) et Pascal Gautrand (Mode in Town) sur le salon Made in France - MG/FNW


La filière française du textile-habillement ne cesse de gagner en outils pertinents. Au-delà des fabricants présentés, le salon de Première Vision traduisait physiquement ce foisonnement, avec un nombre inédit de dispositifs destinés à s'orienter au milieu des productions, et à établir des connections entre marques et fabricants.

Le Ceti était par exemple venu mettre en avant "On Demand for Good", sa récente plateforme destinée à organiser une production à la demande pour les marques. Domaine dans lequel son voisin roubaisien, le Fashion Green Hub, avance également avec son projet "Atelier Agile". Façon de Faire, nouveau nom de l'association Savoir-Faire Ensemble, présentait de son côté son dispositif de mise en relation entre marques et fabricants, plateforme dont le lancement n'a été confirmé que l'avant-veille.

Était également représentée parmi les stands du salon la "Plateforme des Façonniers", l'annuaire des savoir-faire textiles proposé par la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Un organisme notamment adossé au Groupement de la Fabrication Française (GFF), qui s'est confié à FashionNetwork sur son projet de label RSE, et à la Fédération du prêt-à-porter féminin (FFPAPF), qui déployait en mai dernier son portail de filière baptisé "Ecosystème de la Mode".


Première Vision


Le cuir s'était lui fait plus discret sur cette cession, du fait d'une proximité calendaire du salon Première Leather, qui se tiendra avec Première Vision Paris du 21 au 23 septembre, tandis que le Sustainable Leather Forum était attendu par les professionnels du secteur le 12 septembre au Palais Brongniart. Une discrétion qui n'aura pas empêcher l'évocation lors des tables rondes d'une autre jeune plateforme spécifique aux peaux baptisée "Fer de Lance", dont le rôle est la mise en relation entre fabricants et marques.

Une numérisation des dispositifs à laquelle l'organisateur Première Vision n'a lui-même pas échappé, avec une marketplace trans-métiers cumulant désormais plus de 1.600 boutiques de fabricants, et 600.000 pages produits. "Sur les cinq premiers mois de l'année, nous avions déjà dépassé les 6.000 pages vues, soit plus que sur l'ensemble de 2020", nous confie le directeur général de Première Vision, Gilles Lasbordes.

Cuir, lin, laine, chanvre, coton…



Cette édition de Made in France a par ailleurs souligné la vitalité de projets concernant les matériaux naturels. Les professionnels du secteur savent déjà pouvoir compter sur l'abondance de cuirs tricolores. Aidée en cela par le marché du luxe, la France peut s'enorgueillir d'être le 4e exportateur mondial de cuir, et même le 3e pour les peaux et cuirs bruts ainsi que la maroquinerie. Reste que d'autres matières françaises entendent gagner en puissance.


CELC


Le cas du lin teillé, trésor national poussant à 80% sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, est bien connu des donneurs d'ordres, qui attendent de pied ferme la mise en marché de lin filé en France, seule étape de production qui faisait encore défaut à l'Hexagone.

Après l'installation de filatures "au sec" (pour des pièces comme le jean) par Velcorex/Emmanuel Lang en Alsace, la CELC (Confédération européenne du lin et du chanvre) a rappelé sur le salon le lancement prochain d'une filature "au mouillé" (pour des pièces plus légères) dans le Nord par l'entreprise Safilin. Son président Olivier Guillaume nous confiait sur place cibler un lancement pour les collections du printemps-été 2023. Un fil Made in France sur lequel mise notamment l'initiative normande Linportant, mais également le projet Linpossible insufflé par des marques comme Splice, Le Slip Français et 1083.

Ces deux dernières, dirigées respectivement par Guillaume Gibault et Thomas Huriez, ont les yeux par ailleurs tournés vers le coton. Le dirigeant de 1083 était venu sur le salon souligner l'importance des stocks de coton dormants dans les armoires françaises, qui pourraient renaître sous la forme de produits en fils recyclés. Une possible production locale à laquelle "la seule alternative serait de laisser faire le changement climatique pour bientôt faire pousser du coton dans nos champs", a rappelé le dirigeant de 1083, dont le projet est accompagné depuis 2020 par l'Ademe (agence de l'environnement) suite au concours d'innovation du programme d'investissement d'avenir.

Loin des effilocheuses qui pourraient apporter une forme d'autonomie cotonnière, apparaît une autre manne à exploiter: 7 millions de moutons peuplent les prés français, produisant chaque année 14 millions de kilos de laine, dont seuls 4 % sont transformés en France.

Une part que s'emploie à faire croître le projet Tricolor. "La laine des Alpes et le mérinos d'Arles sont les plus fins de l'hémisphère nord", était venu rappeler sur le salon Jean-Louis Brun, cofondateur du collectif et 8ème génération de lainier à diriger Brun de Vian Tiran (L'Isle-sur-la-Sorgue). Le spécialiste a notamment expliqué aux professionnels le retour progressif à des fils plus fins, après des croisements qui durant un siècle avaient privilégié la production alimentaire à la laine.


Un troupeau de moutons dans les Pyrénées - Shutterstock


Reste le chanvre. Jadis massivement utilisée pour les voiles et cordages de bateau, et pour les sacs de transport, la fibre libérienne a lourdement pâti de l'apparition des tissus synthétiques et d'une mise au banc légale liée à son potentiel psychotrope. Mais le projet VirgoCoop entend redonner vie à une filière chanvre en Occitanie.

La facilité de culture de la fibre et son pouvoir régénérateur pour les terres arables séduisent un nombre croissant d'agriculteurs. "A ce jour, nous sommes fiers d'avoir atteint les 45.000 hectares", s'est ainsi félicité sur le salon le cofondateur de l'initiative, Mathieu Ebbesen-Goudin. VirgoCoop a notamment repris l'entreprise Tissages d'Autan (ex-Pistre), étape d'un chantier plus vaste. "Nous avons maintenant besoin des outils de transformation", indique le responsable. Il souligne que, pour toutes ces nouvelles filières de matériaux, l'importance de l'échange d'informations face aux problématiques techniques rencontrées constituera une clef de réussite.

Des champs aux centres de tri en passant par les industries, la filière s'arme donc pour l'après-crise sanitaire, non sans s'interroger sur la place que voudra bien accorder au secteur la course présidentielle, dont la visite du candidat Arnaud Montebourg sur le salon Made in France est venue rappeler l'imminence.

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