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2 déc. 2021
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Mapic: la sécurité, préoccupation post-crise des lieux de commerces

Publié le
2 déc. 2021

Rendez-vous cannois de l’immobilier commercial, le Mapic s’est penché le 1er décembre sur un mot-clef synthétisant pour un temps les enjeux des espaces commerciaux face aux conséquences de la crise: la sécurité. Qu’il s’agisse de la sécurisation sanitaire des lieux de commerce, jusqu’à la sécurisation des approvisionnements, en passant par les questions de cyber-sécurité.


MG/FNW



A l’heure où un nouveau variant du Covid-19 renforce les préoccupations sanitaires en pleine période stratégique des ventes de fin d’année, le Mapic 21 a été l’occasion de revenir sur les stratégies établies en urgence en début de crise: "Nous avons dû rapidement développer toutes les mesures et certifications liées au Covid-19", a ainsi raconté Séverine Boutel, qui dirige l’activité portugaise de Nhood, division immobilière du groupe Auchan (ex-Ceetrus). Elle souligne que le défi a été particulièrement ardu selon les pays concernés: le Portugal imposant par exemple des restrictions spécifiques aux espaces commerciaux durant les week-ends. "En tant que fournisseurs de services, il a vite été important de fournir des solutions sur-mesure selon les cas".

Christophe Gomart, directeur Security Risk et gestion de crise d’Unibail-Rodamco-Westfield, souligne l’importance des mesures sanitaires dans l’esprit des clients. "Certains clients sont agressifs quand il est question des restrictions que nous devons imposer. Mais la grande majorité de nos clients comprennent l’intérêt de ces mesures. La sécurité sanitaire est même d’ailleurs devenue une attente de leur part", affirme le spécialiste, qui souligne que les 20 derniers mois ont ainsi permis de faire émerger de nouvelles normes, destinées à rassurer les visiteurs sur la sécurisation de leurs visites en commerce.

Sécurisation qu’il faut mener jusqu’au niveau de stocks de produits. "Les consommateurs ont changé leur façon de consommer. Suite à la pandémie, ils ne veulent plus sortir prendre le risque de faire la queue dans une boutique qui n’aura peut-être même pas le produit qu’ils ont repéré", explique Yves Curtat, à la tête de Retail Reload, spécialiste de la gestion des inventaires via RFID (identification par radiofréquence), qui présente sur le salon un pop-up Etam employant ses dispositifs. "Il est donc essentiel d’effacer les ‘pain points’ (comprendre les problèmes récurrents ndlr) du retail !".

Sécuriser vente et approvisionnement, cyber-protéger ses systèmes.



"Au niveau des entreprises, la sécurité était précédemment vue comme un support de service. Elle est maintenant devenue un service transversal, qui concerne l’ensemble des équipes d’une société", insiste Christophe Gomart. Ce dernier évoque notamment les questions de sécurité informatique, celle-ci s’étant désormais imposée à tous les niveaux de gestions des enseignes et espaces commerciaux. Posant notamment la question de la cybersécurité, a l’heure où les rançongiciels (ou Ransomware, blocage des systèmes et/ou données d’une entreprise jusqu’à versement d’une rançon) se font plus nombreux. Mais également la question de la sécurisation du bon fonctionnement des commerces et espaces commerciaux eux-mêmes.


MG/FNW



Yves Curtat souligne d’ailleurs l’impact de la pandémie sur cet enjeu des outils de gestion: "Avec la crise, il est devenu obligatoire pour les commerces de sécuriser leur activité, de trouver des moyens de vendre même quand les magasins sont fermés, pour écouler les stocks", pointe le spécialiste. "C’est un point d’autant plus important pour les commerces que cela implique souvent de repenser toute leur organisation", souligne le spécialiste, qui pointe un basculement en termes de data. "Longtemps obsédées par les données clients, les marques découvrent les possibilités offertes par les données produits", indique-t-il. "Ces données vont par exemple permettre de produire moins mais produire mieux. Notamment en diversifiant ses fournisseurs pour sécuriser son approvisionnement".

Pour Séverine Boutel, les questions de sécurisation des lieux de commerce ne doivent pas faire oublier de renforcer le lien émotionnel entre les marques et leurs consommateurs. "C’est notamment en ce sens que, pour accompagner les reprises d’activité, nous avons développé une communication positive", indique la responsable de Nhood. "Une communication qui ne tournait pas autour de telle ou telle interdiction, mais pensée autour du ‘Nous’ (« We Care », « We Protect »).

Les professionnels, qu'ils soient gestionnaires d'espaces commerciaux ou détaillants, partagent donc l'aspiration à la sécurité et à la stabilité de leurs consommateurs, en des temps où l'acquis est facilement remis en question. Sur le Mapic, nombre de responsables s'interrogent entre eux des conséquences que pourrait avoir le variant Omicron sur les ventes. Avec en filigrane la crainte d'un retour vers les fermetures de grands centres commerciaux, comme ce que connaissait encore le secteur au premier semestre. Le retour à la normale n'est toujours pas, pour l'heure, sécurisé.

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