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11 sept. 2018
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Michael Jais (Launchmetrics) : "Les influenceurs, un relais idéal pour le luxe"

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11 sept. 2018

Au-delà de ses ambitions pour l’Asie et le secteur de la beauté, Launchmetrics entend profiter de sa récente levée de fonds de 50 millions de dollars pour renforcer l’accompagnement des marques dans leurs stratégies. Des acquisitions sont au programme, à l’heure où le luxe prend finalement la mesure de l’importance d’un marketing social pensé (interview à lire dans son intégralité sur FashionNetwork.com Premium).
 

Michael Jais - Launchmetrics


FashionNetwork.com : Que va permettre cette nouvelle levée de fonds ?

Michael Jais : L’objectif est triple. Nous voulons d’abord renforcer notre position au niveau technologique. En aidant les marques avec les influenceurs, nous avons constitué une gigantesque masse de data, qui est assez unique dans l’univers de la mode et que l’on n’a pas vraiment exploitée. Elle peut nous permettre d’aider les marques à mieux concevoir leurs produits, à les penser plus efficacement au niveau économique et psychologique, et à les vendre en ne se basant pas uniquement sur la tendance actuelle. Cela implique un développement dans l’intelligence artificielle. Le deuxième point, c’est un renforcement de nos équipes commerciales. Nous avons un nombre de commerciaux assez limité, moins d’une quinzaine, au regard de notre chiffre d’affaires. L’objectif est donc de le tripler. Sur les six modules que nous proposons aux marques, nos clients en utilisent en moyenne 1,5. Nous possédons une belle marge de progression. Le troisième point est un plan d’acquisitions assez dynamique.

FNW : Acquisitions de concurrents directs ou d’offres complémentaires ?

MJ : Avec 25 millions de dollars de chiffre d’affaires, nous sommes le plus gros acteur dans ce domaine de la « fashiontech ». Une position assez privilégiée pour observer les acteurs plus petits qui ont des produits et technologies intéressants à ajouter à notre portefeuille. Nous regardons un petit peu tout. Il y a un certain nombre de sociétés en Europe et aux Etats-Unis. La priorité est de regarder des sociétés dans des domaines où nous ne sommes pas, pour pouvoir rajouter des modules à nos offres.

FNW : Quels changements se sont opérés dans votre travail avec les marques ?

MJ : Il y a eu deux phénomènes. Déjà, jusqu’à l’an dernier, les marques se demandaient s’il fallait vraiment aller dans le marketing d’influence. Aujourd’hui, elles se demandent comment y aller efficacement. Un vrai changement d’attitude qui se produit car les retours sur investissement sont là. De plus, les marques ont soudainement compris que les millennials représentent 50 % de leurs clients, qu’ils n’ont pas les mêmes attentes et approches, mais qu’elles ne peuvent pas pour autant doubler les budgets marketing. D’où la nécessité pour elles d’analyser précisément ce qui marche et ne marche pas pour mener leurs arbitrages.
 
FNW : Certaines attentes de marques de luxe vous ont-elles surpris ?

MJ : C’est un challenge pour elles de concilier le côté exclusif et le côté accessible. Ce qui explique leur difficulté à intégrer les codes. Cela fait des influenceurs le relais idéal pour le luxe. Ils rendent la marque accessible et présente 24h/24 auprès des millennials. La vraie question, c’est : « Pour leur dire quoi ? ». Ce qui m’a surpris, c’est qu’on cible normalement une audience donnée, avec un message donné, pour un objectif donné. Le luxe, lui, s’est tourné vers les influenceurs avant même de penser à son message. Le luxe a délégué son message aux influenceurs. Or, on agit différemment selon que l’on cherche notoriété ou légitimité.

FNW : Est-ce toujours le cas ?

MJ : C’est en train de se rationaliser. Et il y a aussi un effet de balancier. Il y a deux-trois ans, on ne parlait que des influenceurs à un million de followers. Depuis un an, on ne jure que par les micro-influenceurs. Tout cela va se rééquilibrer. Dans un avenir proche, les marques vont aller je pense vers des influenceurs ayant une vocation artistique indépendante de leur talent digital. A côté des influenceurs professionnels, on aura des architectes, designers, artistes… Une économie va se consolider. Une chance pour les acteurs mode, luxe et beauté.

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Michael Jais dans l'édition Premium de FashionNetwork.com.

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