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19 avr. 2023
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Microplastiques: le textile à l’origine de 35% des rejets dans les océans

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19 avr. 2023

Les textiles synthétiques comme polyester, acrylique et élasthanne sont de loin les premiers contributeurs à la présence de microplastiques dans les océans, avec 35% des rejets, selon un rapport adressé par plusieurs ONG* à la Commission européenne, qui prépare une réponse à cet enjeu dans le cadre de stratégie pour la filière mode. Et ceci alors que le G7 vient de se donner pour objectif d'éliminer cette pollution à horizon 2040.


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Le document (consultable ici) indique que les rejets de microplastiques dans les océans ont été multipliés par dix depuis 2005, avec 171.000 milliards de microparticules flottant désormais. Parmi les contributeurs à cette pollution, le textile arrive devant les pneus (28%), les poussières plastiques issues des villes (24%), les marquages routiers (7%), les revêtements marins (3,7%) et les produits de soins cosmétiques (2%).

“Les fibres synthétiques sont si peu coûteuses qu'elles sont devenues omniprésentes dans la fast fashion. Elles représentent actuellement 69% de la part de marché des textiles, et ce chiffre devrait atteindre près de 75% d'ici 2030 (soit un total de plus de 101 millions de tonnes)”, indique le rapport.

Une situation qui pourrait encore empirer, selon les ONG. “La demande croissante de fast fashion et la prolifération des textiles synthétiques signifient que les microfibres plastiques devraient augmenter” avertissent-ils. “Cette évolution est préoccupante en raison de la persistance des microplastiques dans l'environnement, qui constitue un grave risque pour l'écologie et la santé publique.”.

Certains vêtements pourraient rejeter des centaines de milliers, voire des millions, de microfibres lors d’une seule lessive, selon le document. Qui espère de Bruxelles des mesures incitant les marques à se détourner des matières synthétiques, et à mieux travailler la densité des matières pour éviter les rejets. D’autant que nombre de microplastiques finissent également dans les sols: les eaux usées étant couramment utilisées comme fertilisant en Europe et en Amérique.


Origines des rejets de microplastiques dans les océans - https://www.microplasticsolutions.org/


Une large part du document est par ailleurs dédiée à la question du filtrage dès machines à laver. “Les filtres pour lave-linge sont la seule solution disponible et efficace pour réduire les rejets de microfibres dans l'environnement à court terme, en attendant que des solutions à plus long terme soient développées”, indique le rapport. Qui ne passe pas sous silence les limites de cette approche: de meilleurs filtres impliquent une plus forte consommation d’énergie, ainsi qu’un prix supplémentaire et une maintenance accrue que les consommateurs ne sont majoritairement pas prêts à accepter.


*Les auteurs du rapport sont les ONG A Plastic Planet, Matter., PlanetCare, Xeros, et 5 Gyres. Le rapport est par ailleurs notamment soutenu par Fashion Revolution, Ocean Conservancy, Plastic Soup Foundation, Good on You, ou encore Drip by Drip.

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