8 344
Fashion Jobs
Publicités
Publié le
25 sept. 2022
Temps de lecture
5 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Milan: clap de fin avec Ferrari, Durazzi et Matty Bovan

Publié le
25 sept. 2022

La Fashion Week de Milan s’est achevée en beauté avec le retour du ciel bleu. Au côté de Giorgio Armani, le roi incontesté de la mode italienne, trois outsiders se sont fait remarquer notamment dimanche avec leur collection pour le printemps-été 2023. Ferrari, qui défilait pour la deuxième fois sur les podiums lombards avec sa nouvelle ligne de prêt-à-porter de luxe, Ilaria Durazzi, nouveau nom prometteur du made in Italy et le créateur londonien d’avant-garde Matty Bovan, de passage à Milan grâce au soutien de Dolce & Gabbana.

Ferrari sort le grand jeu


 

Un look signé Rocco Iannone pour la maison - Ferrari


Comme la saison dernière, Ferrari a sorti le grand jeu, conviant cette fois ses invités dans un théâtre, le Teatro Lirico. Le rideau rouge se lève devant un parterre bondé pour dévoiler un film exaltant les valeurs de la maison. Les panoramiques nocturnes sur Los Angeles annoncent la couleur. Pour sa troisième collection, le styliste Rocco Iannone s’est inspiré de la tentaculaire métropole californienne, qui incarne tous les possibles.
 
Visière sur la tête, chaussés de confortables sneakers colorées, les mannequins, femmes et hommes, endossent des complets utilitaires en toile kaki, suivis par du sportswear -t-shirts, amples pantalons cargo, sweaters, blousons- associé à des pièces plus chic tel hauts et chemisiers en soie, ainsi qu’une série de tenues en denim tie and dye, où s’incruste avec force le célèbre jaune Modena du constructeur automobile. Pour le soir, place aux tenues scintillantes couvertes de maxi sequins argentés et aux jupes plissées irisées.

Le cuir joue les vedettes s’emparant de vestes et pantalons, mais aussi de superbes combinaisons de pilote, déclinées en noir, marron, jaune et rouge Ferrari, ainsi qu’en version molletonnée très sportive, comme ce modèle rouge à bande noire, décoré des multiples patches des sponsors du bolide rouge en F1, plus vrai que nature. Et pour cause, il s'agit de la combinaison du coureur star de la prestigieuse Scuderia, Carlos Sainz !
 
"Je n’ai pas seulement voulu raconter le monde automobile, mais j’ai cherché cette saison à capter l’essence de l’esprit Ferrari à travers les images d’archives et l’imaginaire créé autour de cette marque légendaire. Il y a les codes Ferrari, mais aussi beaucoup d’autres éléments mixés entre eux. A commencer par les quatre matières phares de la collection, le coton, le denim, le cuir et la soie", nous explique le directeur artistique, qui dit avoir réalisé une garde-robe "pratique et contemporaine" fusionnant habilement tayloring, workwear et l'univers des courses automobiles.

Ilenia Durazzi: un travail dans les moindre détails


 
Durazzi ? C’est le nom émergent dont tout le monde parle sur la scène mode milanaise. Originaire d’Urbino, dans les Marches, Ilenia Durazzi n’a pourtant rien d’une débutante. A 34 ans, l’italienne affiche treize ans d’expérience dans le secteur du luxe, dont huit à Paris. Diplômée de l’école Polimoda de Florence, cette passionnée d’art rejoint à 22 ans la capitale française pour faire un stage au département accessoires de Balenciaga sous l’égide de Nicolas Ghesquière. Deux mois plus tard, elle est embauchée. Après les sacs et les chaussures, elle passe à l’habillement masculin, qui devient sa spécialité.
 

Une silhouette proposé par le nouveau label - Durazzi


Elle se transfère ensuite chez Maison Martin Margiela, où petit à petit, elle gravit tous les échelons jusqu’à devenir "head designer pour le menswear". De retour en Italie, il y a cinq ans, elle s’installe à Milan, où elle continue de travailler pour les grandes maisons en consultante (dont Tod’s), tout en collaborant à des projets et des expositions d’art contemporain. Un parcours qui l’amène à croiser le plasticien star Maurizio Cattelan, qui partage depuis sa vie et avec qui elle a fondé sa marque, Durazzi.  
 
Un prêt-à-porter féminin haut de gamme à la touche couture contemporaine. La jeune femme y injecte tout son savoir-faire et son expérience s’appuyant sur un réseau de collaborateurs et de fournisseurs de premier plan, qu’elle s’est patiemment constituée en une décennie. Ainsi, ses sacs sont réalisés par les même fabricants que les griffes de luxe. Tout est produit à Milan, à partir de tissus qu’elle fait développer en exclusivité pour sa marque. Une première collection test lancée en février 2022 séduit une vingtaine de boutiques tops dans le monde. Avec cette nouvelle collection pour le printemps-été 2023, présentée dans son élégant studio-showroom milanais, Ilenia Durazzi renforce son propos.
 
Chaque pièce est impeccablement coupée, et travaillée dans les moindres détails. Les mailles ultrafines sont réalisées en fil de soie, la veste en cuir nappa noir surlignée par un fin galon argenté, les boutons marqués du logo Durazzi. Souvent un twist rehausse le vêtement, comme ces pantalons perforés dans un esprit animalier, ces robes tricots ornées de perles ou cette jupe en cuir décorée de raphia.

La créatrice part de pièces classiques, qu’elle redéfinit au travers d’influences issues de l’art et de l’architecture, mais aussi du monde équestre, son autre passion. Ainsi la combinaison en jersey stretch est munie de bretelles réglables en cuir et de protections entre les jambes comme les pantalons d'équitation, tandis que les talons sous les chaussures plates adoptent une forme de fer à cheval. Le positionnement choisi est le haut de gamme, en mettant l’accent sur les sacs vendus entre 1.100 et 1.900 euros, tandis que le prêt-à-porter est proposé à partir de 500 euros tout comme les chaussures, allant jusqu’à 1.400 euros pour les bottes de cavalière, la pièce emblème de Durazzi.

La punk-queer-pop de Matty Bovan


 
Retour sur les podiums avec Matty Bovan. Le créateur britannique punk-queer-pop s’est déplacé de Londres à Milan cette saison grâce au soutien de Domenico Dolce et Stefano Gabbana, qui l'ont fourni notamment en tissus. Avec des jacquards, des étoffes damassés et des tissus brocarts sublimes, le créateur s’en donne à cœur joie poursuivant ses expérimentations.
 
Diplômé de Central Saint Martins en 2015 , récompensé du Prix Diplômés LVMH et lauréat du prix Woolmark en 2021, ce spécialiste de la maille mélange allègrement textures, motifs et couleurs dans des constructions patchworks volumineuses et baroques, jouant sur des associations excentriques un brin psychédéliques et des superpositions millefeuilles.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com