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16 sept. 2018
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Milan : la Fashion Week féminine se rallonge et s’enrichit

Publié le
16 sept. 2018

Après New York et Londres, Milan prend le relais avec un programme survolté. La Semaine de la mode dédiée aux collections féminines pour le printemps-été 2019, qui s’apprête à envahir la capitale lombarde du mardi 18 au lundi 24 septembre, gagne, en effet, un jour par rapport à la saison dernière. Ce mardi sera consacré surtout à des événements spéciaux, tandis que le nombre de défilés se maintient par rapport à février.
 

Après son défilé de février, Emilio Pucci opte pour une présentation cette saison - © PixelFormula


Malgré treize défections, dont l’absence notoire de Gucci qui a choisi de défiler à Paris et de Tommy Hilfiger qui n’avait fait qu’une étape à Milan l’hiver dernier, le calendrier féminin parvient néanmoins à se rééquilibrer grâce à huit nouveaux noms - Agnona, Fila, A.F. Vandevorst, GCDS, Act n°1, Ultràchic, Chika Kisada et Tiziano Guardini – et trois grands retours avec Byblos, qui se relance avec une nouvelle gestion, Iceberg de retour de Londres, et Philipp Plein, qui effectue son come-back après quelques saisons à New York.
 
L’hiver dernier, la semaine de la mode italienne avait anticipé son ouverture d’un soir avec la présentation spéciale de Moncler. Cette saison, elle bénéficie de toute la journée supplémentaire de mardi avec de multiples événements. A commencer par le tout premier défilé à Milan de Curiel Couture, maison de couture italienne qui connaît un nouvel élan depuis qu'elle a été rachetée en 2016 par le groupe chinois Redstone. Autre défilé attendu, celui de Luisa Spagnoli, label de prêt-à-porter transalpin fondé en 1928 à Pérouse, qui fête ses 90 ans à l'occasion de ses débuts sur les podiums.

Ce même mardi, la marque de sport italienne Fila entrera dans l’arène de la mode avec une rétrospective à la Triennale de Milan, et débutera sur les podiums, le dimanche 23 septembre, avec sa toute première collection mode pilotée par les jeunes designers Antonino Ingrasciotta et Joseph Graesel.
 
Dès le lendemain, mercredi, commencera à se dérouler le calendrier habituel avec, au total, 165 collections et 59 défilés officiels, contre 156 collections avec 61 défilés en février dernier. A ces chiffres s’ajoutent 82 présentations et 44 événements. Sans oublier les nombreux shows programmés hors calendrier, dont ceux de Dolce & Gabbana le dimanche 23, mais aussi de Maryling, Giada, Elisabetta Franchi, Raffaela D’Angelo ou encore les défilés des labels chinois Ellassay et Yinger Group dans le cadre du projet Fashion Shenzhen.


Luca Lin et Galib Gassanoff, les designers d’Act n°1, font leurs premiers pas sur les podiums milanais - DR


Parmi les moments les plus attendus : le défilé, le 22 septembre, des flamands A.F. Vandevorst, qui ont laissé Paris cette saison pour célébrer leur 20ème anniversaire dans la capitale lombarde, ainsi que le show-événement d’Emporio Armani. La ligne jeune de Giorgio Armani a fait l’impasse en janvier lors de la session de l’homme pour dévoiler durant la femme ses collections masculine et féminine au cours d’un seul et unique show, qui se tiendra la soirée du jeudi 20 dans le hangar gigantesque de l’aéroport milanais de Linate avec plus de 2000 invités. Jil Sander aussi devrait s’illustrer avec un show dans un décor inédit, une ancienne usine désaffectée de production de panettones.
 
Autre temps fort, la deuxième édition du Green Carpet Fashion Awards Italia, les Oscars de la mode écodurable lancés l’an dernier par la Chambre nationale de la mode italienne (CNMI), avec l’agence Eco-Age et le soutien du gouvernement, qui clôturera la semaine, le dimanche 23, par une grande soirée de gala au théâtre de la Scala, où sera convié le gratin du made in Italy.

Sans oublier les salons de mode White Milano et Super, ainsi que les innombrables événements parallèles, tels le projet Milano XL qui revient avec six installations sous forme de cubes disséminés en ville célébrant l'excellence du made in Italy, les expositions, dont notamment « Generation Paisley » d’Etro et celle de Sarah Moon au musée Armani Silos, ou encore le Fashion Film Festival de Milan.
 
Aux côtés des ténors, tels Prada, Fendi, Moschino, Versace, Roberto Cavalli et autres Ferragamo, cette Fashion Week sera surtout l’occasion de découvrir une kyrielle de nouveaux talents. A l’instar de Act n°1, jeune label vainqueur du concours Who is on next ? 2017, qui revendique déjà 40 revendeurs. Fondée en 2016 par Luca Lin, fils d'immigrés chinois, et Galib Gassanoff, Azéri qui a passé sa jeunesse en Géorgie, la marque basée à Reggio d'Émilie, près de Parme, se caractérise par le brassage de toutes ces cultures et origines différentes.
 

Un look du couturier Tiziano Guardini - tizianoguardini.com - tizianoguardini.com


Autre lauréat, cette fois du Green Carpet Fashion Awards comme designer émergent, Tiziano Guardini. Le jeune Romain se définit comme un « éco-couturier », qui fait de la célébration de la nature la signature de sa marque hyper féminine. A découvrir, aussi, l’intéressante Chika Kisada. Cette ex danseuse japonaise a bifurqué vers la mode, où elle s’inspire de l’univers du ballet et du rapport au corps pour réinterpréter la silhouette féminine. Quant au jeune label de streetwear GCDS, qui défile déjà depuis deux saisons à Milan dans le calendrier masculin, il fait ses débuts dans le programme féminin, où il s’est déplacé.

Enfin, les tous premiers défilés d’Agnona et d’Ultràchic méritent aussi le détour, même si ces deux réalités sont déjà actives sur le marché. La première, née en 1953 et détenue par Ermenegildo Zegna, connaît un nouveau souffle depuis qu’elle a été confiée en 2015 au directeur créatif anglo-américain Simon Holloway. La deuxième, lancée en 2006 par Diego Dossola, directeur créatif, et Viola Baragiola, qui gère le business, affiche un beau succès commercial et a même ouvert une boutique au cœur de Milan.
 
En revanche, beaucoup des jeunes et moins jeunes marques, qui s’étaient illustrées ces dernières saisons dans le calendrier des défilés milanais, en sont sorties. Dans un contexte économique incertain, il est souvent difficile de financer un show. Parfois, aussi, les stratégies ou les formats changent. Ainsi Albino Teodoro, Lucio Vanotti, Vionnet, Emilio Pucci et Au Jour le Jour se sont déplacés dans le calendrier des présentations cette saison.

Christian Pellizzari, Trussardi, Angel Chen ne figurent dans aucun des deux programmes. Tout comme  Piccione.Piccione, en phase de réorganisation, la marque Mila Schön, privée de son directeur artistique Alessandro De Benedetti parti après cinq ans pour relancer sa propre marque, et Krizia. Cette griffe symbolique de la mode italienne dans les années 1980-90, passée aux mains du chinois Shenzhen Marisfrolg Fashion en 2014, est en pleine restructuration.
 
Il sera possible de découvrir en clôture de la Semaine milanaise, le lundi 24 septembre, un dernier nouveau nom, inscrit cette fois au programme des événements. La marque chinoise Jessie, pilotée par le designer italien Federico Piaggi, qui a notamment travaillé pour Gianfranco Ferré. C’est la toute première fois qu’elle s’affiche à l’international, avec un show à Milan.
 

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