Dominique Muret
11 févr. 2014
Milano Unica débute avec un optimisme prudent
Dominique Muret
11 févr. 2014
"Dans l’ensemble, la situation est encore critique, mais 2014 débute pour notre secteur dans de bien meilleures conditions qu’en 2013. Pour plusieurs de nos exposants, les ventes des collections pour l’hiver 2015 ont démarré de manière positive. On sent un certain optimisme prudent". C’est par ces paroles rassurantes que le président de Milano Unica, le salon de référence du textile italien, Silvio Albini, a inauguré la 18ème édition mardi 11 février.
La manifestation, consacrée aux collections pour le printemps 2015, se déroule à Milan jusqu’au 13 février et rassemble 398 exposants (dont 72 provenant d’autres pays européens) contre 417 en février 2013. Malgré cette baisse de participation due à la crise, qui a empêché certaines entreprises de se présenter ces jours-ci à Milan, Silvio Albini veut croire en la reprise.
En 2013, le chiffre d’affaires de la filière textile italienne s’inscrit en recul pour la cinquième année consécutive. Mais la chute des ventes enregistre une décélération. Selon les estimations élaborées par le centre d’études de SMI, l’organisme patronal de l’industrie de la mode italienne, le chiffre d’affaires de la filière textile s’est élevé à 7,8 milliards d’euros en 2013, reculant de 2,4% par rapport à 2012, soit dans une moindre mesure que l’année précédente (-4,6 %).
Le solde commercial garanti par le secteur textile reste encore largement positif, s’affichant à 2,4 milliards d’euros contre 2,5 milliards en 2012. Sur la même période, les exportations de tissus italiens s’inscrivent en baisse de 1,4% à 4,3 milliards d’euros, tandis qu’en 2012, elles reculaient de 3,6%. Ce recul est compensé par les importations qui progressent à nouveau (+3,2%) à 1,9 milliard d’euros. L’Allemagne constitue toujours le premier débouché pour les tissus italiens, suivie par la Roumanie, la France, la Tunisie et la Chine avec Hong Kong. Du côté des importations, la Chine conserve sa première place, talonnée par la Turquie en forte hausse (+19% par rapport à 2012), qui devient le deuxième fournisseur en tissus pour l’Italie.
"En attendant les premiers signes de reprise dans le marché domestique, nos entreprises doivent toujours plus s’ouvrir vers le monde pour survivre et croître. De nos jours, l’imprévisibilité de la conjoncture est devenue l’élément le plus prévisible. Dans ce contexte, les tisseurs italiens doivent être partout. L’Europe avec la Russie représente aujourd’hui le premier marché mondial, mais il faut être sur tous les fronts, du Japon, aux Etats-Unis en passant par les marchés émergents, afin de partager les risques. Paradoxalement, la crise a rendu le Made in Italy plus fort en obligeant l’ensemble de la filière à tout miser sur la qualité", analyse Silvio Albini.
Dans l’idée de s’ouvrir davantage au monde, Milano Unica, qui a déjà transposé sa formule en Chine, annonce un partenariat avec le Japon. Lors de sa prochaine édition de septembre, sera ainsi organisée, en parallèle du salon, une section autonome dénommée "Observatoire Japon", où seront réunis une vingtaine de producteurs et fabricants de tissus japonais innovants et dédiés pour la plupart à la technologie du sportswear, que l’on a rarement l’habitude de voir en Europe.
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