Gucci automne-hiver 2011-2012. Photo : Pixelformula

MILAN (Italie), 23 fév 2011 (AFP) - Les stylistes milanais ont insufflé une belle dose d'énergie aux collections de prêt-à-porter pour l'hiver prochain avec fourrures vaporeuses, cuissardes sensuelles, le tout dans un feu d'artifice de couleurs, imaginant des femmes pimpantes et mélangeant gaiement les styles.

Gucci a ouvert la danse avec une collection aux intenses couleurs chaudes (rouille, bleu-vert, cerise, lilas) esquissant une silhouette à la fois sensuelle et masculine. Une femme fatale oscillant entre le style rétro à la Marlène Dietrich ou celui plus fantasque des années 1970 à la manière d'Angelica Huston dans les clichés de Bob Richardson.

"Il s'agit d'un dandy contemporain au féminin, qui mêle glamour et séduction", indique la directrice créatrice de la griffe, Frida Giannini.

Comme sorties d'un vieux film hollywoodien, ces dames alternent les longues robes de soirée transparentes en mousseline et organza dans des teintes +punchy+ et d'élégants tailleurs avec jupes descendant sous le genou ou de larges pantalons évasés.

La jupe-culotte plissée sur les côtés fait son grand retour, à porter de préférence avec une paire de cuissardes vernies à talons hauts et un chemisier en soie noeud lavallière. Emmitouflées dans des cabans en laine ou en tweed à vaporeux col et manches fourrure, elles ne sortent jamais sans leur chapeau de feutre piqué de quelques plumes et une longue étole en vison coloré.

En cette année où elle fête ses 90 ans, la maison met en avant son savoir-faire artisanal avec quelques pièces fortes comme cette jupe en python verni, des robes bustier en cuir coloré et des fourrures aux traitements particuliers.

La fourrure a également inspiré le styliste britannique John Richmond, qui la mélange avec différentes matières. Appliquée sur un imperméable en nylon, utilisée en doublure dans une doudoune ou encore incrustée dans un boléro en tricot ou un cardigan de cachemire, elle donne du volume à la silhouette tout en restant d'une incroyable légèreté. Epaulettes en lapin, cache-oreilles et micro-sac en renard argenté, on la trouve partout! Y compris en douillet couvre-pied sur des sandales à talons vertigineux.

Le créateur n'en a pas moins perdu sa veine de rocker rebelle, que l'on retrouve à travers plusieurs détails ici et là. Revers de veste, bord de jupes et ceintures sont cloutées. Les pantalons moulants se portent avec le perfecto. Le collier de chien s'impose sur la robe de soirée en cuir noir, tandis qu'une époustouflante robe oursin aux mille dards, à l'épaule dénudée, se présente comme la solution idéale pour éloigner les importuns.

"J'ai imaginé une femme qui adore sortir la nuit, mais avec intelligence et de manière sophistiquée", résume John Richmond.

Même joie de vivre chez Alberta Ferretti, qui propose une collection aux couleurs éclatantes (fuchsia, orange, vert canard, pourpre, violet, corail, vieux rose), "pour une femme dynamique et déterminée, tournée vers le futur".

La styliste propose une collection "forte, sans être trop baroque, pleine d'énergie", en jouant sur les contrastes de couleurs et de matières. Comme ces robes-manteaux en drap de laine brodées de sequins roses et gris ou ces tricots à effets scintillants.

Armées d'interminables cuissardes en velours de toute les couleurs, ses silhouettes ont un vague air Courrèges des années 1960 avec des tuniques portées sur des pantalons serrés à peine évasés sur le bas, ou encore des robes courtes et des petits manteaux épurés dans une seule et même couleur vive. A noter, dans cette pimpante garde-robe, la combinaison en soie imprimée, la cape fourrure ou encore le maxi manteau hyper léger en laine polyamide couleur bronze brillant. Par Dominique MURET