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24 sept. 2012
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Mode à Milan: des collections au cinémascope

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AFP
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24 sept. 2012

MILAN, 24 sept 2012 (AFP) - Clap de fin pour la semaine de la mode milanaise. En cette dernière journée des défilés de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2013, les stylistes se sont transformés en réalisateurs. Dsquared2 explore le star system, Roberto Cavalli propose un film d'époque, Gianfranco Ferré tourne en noir et blanc.

Fiction/réalité. Les images défilent au ralenti sur l'écran. Gros plan sur un visage, puis sur des accessoires. Les stylistes de Dsquared2, Dean et Dan Caten apparaissent, tantôt souriants, tantôt tendus, penchés sur des photos, puis peaufinant un look. Ils entraînent le public dans le backstage, juste quelques minutes avant que leur nouvelle collection ne défile pour de vrai sur le podium.

Lever de rideau. On se retrouve cette fois directement sur le plateau de tournage. Flashé par des paparazzi, le premier mannequin s'avance, très star capricieuse, en shorts noirs sur ses talons vertigineux dans un cliquetis de chaînes dorées et d'infinis rangs de perles qui lui enlacent le cou et la taille. Tout y est. Y compris le petit sac matelassé... très Chanel.

Petits tailleurs, robes moulantes, blousons en cuir, shorts, T-shirts blancs au logo Dsquared bien visible et quelques chemisiers ouverts jusqu'au nombril composent une collection somme toute assez simple, entièrement axée sur les accessoires. Forcément clinquants.

Des bijoux (colliers, boucles d'oreilles rosace de perles blanches, chaînettes, gourmettes extra-large, etc.) aux micro-sacs se balançant par deux au bout d'une chaîne dorée, on ne voit qu'eux. Pour peaufiner ce look de starlette, Madame ose même une petite touche cinématographique "Portier de nuit", avec la casquette SM noire vernie, où la chaîne sur la visière est remplacée par des fils de perles et boucles dorées.

Changement d'époque et de décor chez Roberto Cavalli, où les mannequins diaphanes un brin virginales, aux longs cheveux lisses, semblent esquissées par les peintres préraphaélites anglais du 18ème siècle. L'Art Nouveau n'est pas loin avec ses décorations et motifs floraux stylisés, repris dans les imprimés de magnifiques ensembles pantalons fluides en mousseline. Des combinaisons nuisettes en soie dans des tons poudrés (chair, jaune acidulé, vert lime, abricot), sublimées par ces dessins, glissent sur le corps.

Les matières se fondent avec douceur entre cuir, dentelles et tissus soyeux. Les vêtements sont tous enrichis de broderies reprenant les décorations végétales Art Nouveau dans des applications en cuir ou des incrustations de perles, métaux et cristaux. Les robes lacées sur les côtés semblent comme suspendues par de frêles bretelles, des franges trompe-l'oeil cousues sur des robes en tulle noir transparent donnent du mouvement à la silhouette. Une grâce indicible flotte sur toute la collection.

Cinéma d'auteur chez Gianfranco Ferré, où les stylistes Federico Piaggi et Stefano Citron optent pour un très beau noir et blanc. La collection se décline autour de formes graphiques et géométriques très courtes avec petits manteaux, micro-robes, mini jupes et shorts à taille haute dans des total looks blanc ou noir ou encore dans des versions bicolores recto-verso.

Le contraste des couleurs se reflète aussi dans les matières et les formes. Ainsi le short est en python côté recto et en coton côté verso, tandis qu'un habit en soie se révèle un simple gilet dans le dos. Les vêtements sont hyper construits jouant sans cesse sur les coupes asymétriques, les formes déstructurées, les volumes tridimensionnels. Un grand travail est effectué sur les matières, cuir, cotons croquants, soies s'entremêlant de manière invisible.

Le mot fin s'inscrit sur une sortie surprise de tous les mannequins revêtues chacune d'une micro robe teinte d'une couleur vive. Les spectateurs s'éloignent la larme à l'oeil, puisque c'est la dernière fois que la griffe Gianfranco Ferré, rachetée l'an dernier pas la société de Dubaï Paris Group, défilait dans l'immense bâtiment d'époque de la via Pontaccio, qui abritait son siège historique.

Par Federica ANDREOL

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