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21 sept. 2014
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Mode à Milan : un style à la fois essentiel et ultra riche

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AFP
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21 sept. 2014

Milan, 21 sept 2014 (AFP) - Au cinquième jour, dimanche, des défilés milanais de prêt-à-porter féminin pour l'été prochain, les couturiers revisitent leurs fondamentaux en partant de formes simples pour arriver à l'ennoblissement extrême du vêtement.



Des couleurs crayeuses chez Marni (photo : Pixel Formula)




La collection de Marni nous guide dans un parcours en crescendo allant du simple au complexe, du néant à l'absolu. Consuelo Castiglioni, la directrice artistique et fondatrice de la marque, qui célèbre ses 20 ans cette année, part de l'épure du vêtement pour arriver à sa sophistication extrême en travaillant avec la matière brute à travers coupes en biais et jeux de volumes comme un tailleur de pierres qui se transforme peu à peu en sculpteur.

La première partie de la collection est composée d'amples vêtements aux couleurs crayeuses en canevas, toile de jute, coton ou lin d'une apparente grande simplicité. Les robes ont des allures de bure, les pantalons sont si longs qu'ils plissent sur les chevilles, tandis que les tuniques ont des manches démesurées qui cachent les mains et font penser à des camisoles de force. Une longue ceinture noire de judoka en marque la taille.

Petit à petit, les habits se teintent de couleurs. Certaines robes à bord franc composée d'une étoffe épaisse habilement enroulée et agencée autour du corps semblent des saris indiens revisités. Aux couleurs s'ajoutent les décorations. Des géométries abstraites et des fleurs géantes sont brodées ou peintes sur un manteau ou un tailleur en cuir, des fleurs tridimensionnelles en raphia noir explosent sur un corsage ou sur le pan d'une jupe, de petits disques-miroirs et des cristaux décorent par blocs des robes banches patchwork. A signaler, enfin, d'originales sandales à roulettes !



De longs manteaux-capes blancs pour Ferragamo (photo : Pixel Formula)




Chez Salvatore Ferragamo, Massimiliano Giornetti explore lui aussi les multiples possibles de la matière en partant de formes et tissus d'aspect simple et naturel pour aboutir à des constructions élaborées et des textures tridimensionnelles. La maison revisite, par ailleurs, pour l'été prochain, ses célèbres sandales à plateforme en daim créés en 1938 pour en proposer une nouvelle version plus contemporaine.

D'amples casaques et manteaux-capes blancs enveloppent le corps jusqu'à recouvrir les mains. Des jupes mi-longues asymétriques ou encore des jupes pantalons flottent à chaque pas. De sinueuses robes en tricot à fines côtes moulent la silhouette avec délicatesse, tandis que d'autres robes à plis dansent autour du mannequin.

Des petits blousons sont réalisés à partir de savants tressages en peaux de serpent bordés par une bande en python et frangés sur les côtés. Les cols des manteaux sont rigides et sanglés. Des touches de vert émeraude et de turquoise éclairent soudain de longues robes fluctuantes.

Domenico Dolce et Stefano Gabbana exploitent, comme ils l'ont fait en juin dernier pour leur collection masculine, le filon espagnol sans pour autant oublier leur terre natale. Ils s'intéressent, en effet, à nouveau aux influences de la domination espagnole en Sicile entre 1516 et 1713... en puisant surtout dans un imaginaire folklorique, du torero à la belle andalouse en passant par l'imagerie religieuse du Sacré-Coeur et jusqu'aux célèbres poupées espagnoles (reprenant les looks du défilé) présentées dans leur jolie boite vitrée.

Le rouge domine. Des bouquets d'oeillets écarlates sont piqués dans les cheveux tirés en chignon des mannequins. Les vestes courtes de toréadors en satin brillant sont décorées de broderies et de passementerie. Elles se portent avec des gilets serrés très échancrés et des chemises blanches à jabot sur des culottes bloomer.

Des robes courtes en dentelle noire se transforment en habit de lumière recouvertes de Sacrés Coeurs dorés et de broderies en fils d'ors ou incrustées de pierres dures et cristaux étincelants. Des capes-châle à longues franges recouvrent les épaules. Des robes à volants blanches inspirées des tenues de flamenco sont ornées de gros pois noirs. De fines chaussettes montantes en dentelle noire complète le look.

Avec cette collection, l'historique gantier de Bergame spécialisé dans la maroquinerie se recentre sur son savoir-faire : les peaux et les cuirs. Composée uniquement de pièces très simples, presque basiques, inspirées du registre sportif comme jupettes de tennis, maillot de bain ou débardeurs, la garde-robe de Trussardi a de prime abord une allure très sage avec des coupes nettes et épurées.

Mais à y regarder de plus près, tout est fabriqué dans des cuirs luxueux, hormis quelques tricots et cardigans en fine maille et des chemises en organza. Des robes et pantalons moulants en nappa d'agneau carmin au manteau en peau d'autruche bleu ciel, en passant par le trench beige en cuir ultra souple ou la combinaison en daim bleu denim, toutes les pièces sont aussi incroyablement douces au touché. Par Federica ANDREOL

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