AFP
19 févr. 2010
Mode à New York: luxe assagi et polémique sur le poids des mannequins
AFP
19 févr. 2010
NEW YORK, 18 fév 2010 (AFP) - La "Fashion Week" Automne-Hiver 2010 se terminait jeudi soir à New York à l'issue d'une semaine marquée par des collections empreintes d'un luxe assagi et par une nouvelle polémique en filigrane sur le poids des mannequins.
Jeudi, deux griffes pilier du prêt-à-porter américain, Ralph Lauren et Calvin Klein ont présenté leurs modèles, et un troisième Américain, Tommy Hilfiger, devait fermer la marche dans la soirée. Les "semaines" de Londres, Milan et Paris viennent ensuite.
Si la dernière présentation de Ralph Lauren avait été inspirée en septembre 2009 par la crise des années 30, en réaction à la nouvelle récession qui déferlait sur l'Amérique, cette fois le créateur vedette, qui vient de fêter ses 70 ans, est revenu à ses fondamentaux: le tweed, les redingotes, le sportswear élégant.
Le styliste a choisi des couleurs d'automne chaudes pour les robes de mousseline à impressions vertes, rousses et rose fané, portées avec des vestes d'hommes un peu grandes ou au contraire cintrées et ceinturées.
Souvent, un petit gilet ou un pull court en cachemire est enfilé sur la robe, et des guêtres en lainage tricoté, voire en fourrure, réchauffent cheville et mollet.
Les sacs sont grands, et eux aussi en fourrure, un leit-motiv des collections de cette semaine new-yorkaise, où l'on a vu la fourrure, parfois fausse mais le plus souvent vraie, portée en gilet, en boléro, en manteau sans manche, en cols ou en écharpes.
Chez Calvin Klein, le directeur artistique Francisco Costa signe une ligne épurée comme il les affectionne, essentiellement noire ou blanche, aux épaules rondes et aux manches raglan. On songe parfois à des cosmonautes, parfois à des infirmières du futur.
Mais si chez Ralph Lauren, la silhouette des mannequins est quelque peu cachée par les couches de mousseline, de cachemire et de tweed, chez Calvin Klein où plusieurs pièces de la collection étaient des robes sans manches, leur maigreur était frappante.
De Jac --Monica Jagaciak-- une mannequin qui vient d'avoir 16 ans et a déjà trois ans de carrière fulgurante derrière elle, à Sigrid, Melissa ou Gwen, toutes entrent dans des vêtements-échantillons coupés dans une taille américaine "zéro", l'équivalent d'un 34 français.
L'Association des créateurs américains --CFDA-- a tenu récemment un symposium pour réfléchir à un changement de la taille-échantillon, qui devient une absurdité dans un pays où la taille moyenne des femmes a plutôt tendance à augmenter et est rarement inférieure à 40-42.
Coco Rocha, une mannequin canadienne de 21 ans et 1m78, qui pèse 50 kilos et porte une taille 38, soit une "4" américaine, a fait sensation cette semaine en déclarant dans des interviews à divers journaux, dont le New York Times et le Daily News, qu'on lui refusait du travail en raison de son poids. Et qu'on lui avait demandé de maigrir.
La jeune fille a défilé pour la créatrice Diane von Furstenberg, présidente du CFDA, dimanche dernier, ainsi que pour le styliste Zac Posen, mais elle assure que comme elle ne rentre plus dans les vêtements-échantillons, on lui refuse des contrats.
A 22 ans, l'Australienne Gemma Ward, une des mannequins les plus photographiées de la planète lorsqu'elle avait 16 ans, raconte qu'elle ne trouve plus d'emploi depuis qu'elle a pris quelques kilos en 2007.
La Néerlandaise Doutzen Kroes, elle, a trouvé la solution, en devenant l'une des égéries de la marque de lingerie "Victoria's secret": "je mange et je suis heureuse", dit-elle dans les colonnes du Daily News.
Par Paola MESSANA
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2023 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.