Mode circulaire : pendant la crise, Le Relais demande l’arrêt des dons

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
31 mars 2020

"Ne mettez plus vos vêtements dans les 22 000 bennes du Relais". L’organisme associatif de tri de vêtements, chaussures et textiles a décidé de suspendre son activité face au Covid-19. La structure adossée à Emmaüs appelle les consommateurs à garder leurs produits chez eux le temps de la crise, plutôt que de risquer qu’ils soient mouillés et endommagés en attendant la reprise des collectes.

Ces 22 000 bennes réparties sur tout le territoire tricolore alimentent près d’une quinzaine de centres de tri et permettent de créer quelque 2 200 emplois d’insertion.

Des structures qui remplissent un rôle essentiel pour le secteur de la mode circulaire. Chaque année, Le Relais et les autres organismes de collecte captent 239 000 tonnes de vêtements et tissus usagés, soit 38 % des 624 000 tonnes mises en vente. Quelque 187 160 tonnes sont triées. Un partie (58,6 %) est réutilisée en seconde main, et alimente notamment les magasins d'Emmaüs ou de son enseigne spécialisée Ding Fring.

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"Donateurs, afin de continuer à lutter contre l'exclusion, merci de garder chez vous vos sacs fermés jusqu'à la reprise de la collecte", indique aujourd’hui Le Relais, à l’heure où nombre de Français profitent du confinement pour éclaircir leurs placards. L’organisme formule au passage quelques recommandations. Comme celle de garder les produits à donner cinq jours après la fin du confinement. Et de séparer dans des sacs dédiés vêtements, chaussures (liées par paires), petite maroquinerie et linge de maison, le tout dans des emballages fermés de moins de 30 litres.

La crainte de voir perdus à cause de l’humidité des vêtements mis en benne n’est pas anodine. Comme l’avait montré notre visite du Relais Val de Seine, fin 2019, les vêtements humides sont systématiquement mis à l’écart dès la première étape de tri, afin d’éviter tout problème de moisissure.

Même en bon état, ces pièces ne peuvent en effet rejoindre les 5 % appartenant ce que l'on surnomme en interne la « crème », soit les vêtements qui seront mis en vente dans les boutiques. Dans ce même centre, 30 % des tissus sont expédiés vers le Pakistan pour être recyclés, 15 % finissent en chiffons pour l’industrie, et 1 à 2 % sont incinérés. Le reste des pièces réutilisables, selon leurs épaisseurs, seront réutilisées dans des pays chauds ou tempérés.