Mode et textile : l’Italie lance l’offensive en partant du Pitti Uomo

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
13 janv. 2015

Le salon florentin de Pitti Uomo, référence pour la mode masculine dans le monde, a ouvert ses portes mardi 13 janvier sous les meilleurs auspices. Tandis que, dans les allées de la Fortezza da Basso, se bousculait déjà une foule compacte sous un air printanier, les organisateurs du salon se réjouissaient de la participation  « de plus de 1200 exposants, dont 700 italiens, proposant des collections avec un rapport qualité-prix très compétitif ».

Durant la cérémonie d’ouverture a notamment été dévoilé « un plan extraordinaire pour le Made in Italy » promu par le gouvernement transalpin avec, à la clé, un investissement de 261 millions d’euros destiné à soutenir l’internationalisation des PME italiennes en 2015, tandis que 36 millions d’euros par an seront alloués au textile et à l’habillement en 2015, 2016 et 2017.

« Jamais un gouvernement italien n’avait autant investi. Auparavant, 40 millions annuels en moyenne étaient alloués à la promotion de l’export et à peine 4,5 millions à la mode. Nous avons enfin compris qu’il fallait investir dans ce qui marchait bien et non le contraire », martèle le vice-ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, en présentant le plan, qui s’articule autour de deux grands axes.

Premier point : la valorisation du secteur de la mode en Italie en renforçant ses principaux salons - Milano Unica (textile), Pitti (habillement homme-enfant), FILO (fil), Mipel et Linea Pelle (maroquinerie) - . « Nous apporterons des financements sur des projets précis pour chacune de ses manifestations, comme nous l’avons fait l’an dernier pour le Pitti Uomo. Cette année, 2 millions d’euros seront encore alloués au salon masculin, mais nous voulons aussi soutenir le secteur de l’enfant avec Pitti Bimbo et les autres salons », souligne le vice-ministre.

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Pour mener à bien ce projet et rendre les villes accueillant ses manifestations plus attractives, un positionnement clair et précis a été défini pour chacune d’elle. Milan accueille la mode féminine et les défilés, Florence la mode masculine et l’enfant, quant à Rome, elle devra parvenir à s’imposer comme le nouveau hub de la créativité et des jeunes talents. Parallèlement, un travail sera mené pour renforcer les liens et faire jouer les synergies entre les districts textiles de Biella, Prato et Côme.

L’autre axe clé du plan concerne les marchés étrangers, en s’appuyant là encore sur les salons. En particulier sur Milano Unica, qui va se décliner aux Etats-Unis.  « Nous sommes le pays des tissus par excellence ! Que Milano Unica ne soit pas le plus grand salon au monde du textile est inacceptable », fustige Carlo Calenda. « En plus de Milan et Shanghai, nous allons faire une édition américaine extraordinaire », promet-t-il.

De même, l’accent sera mis sur Shanghai, où les Italiens se présenteront cette année dans un même espace avec le textile et les chaussures, via TheMicam Shanghai, qui sera associé pour la première fois à l’habillement dans le cadre de l’initiative « Italian Fashion@Chic ». « Pour la première fois, l’entière filière de la production du Made in Italy sera rassemblée dans un salon. Un projet que nous voulons dupliquer aux Etats-Unis », annonce le vice-ministre.

Enfin, toujours à l’étranger, notamment en Chine, aux Etats-Unis et au Japon, une grande offensive sera menée en direction de la grande distribution, où, selon Carlo Calenda, les produits italiens ne sont pas assez représentés.