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Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
16 déc. 2022
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7 minutes
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Mohamed Kassem (Destination Africa): "La diversification est une opportunité pour ce continent"

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
16 déc. 2022

Avant celle de ce mois-ci, la dernière édition physique de Destination Africa remontait à 2019, peu de temps avant le début de la pandémie. Les 19 et 20 novembre derniers, le salon professionnel du textile a fait son retour au Caire pour sa sixième édition. Dans une ambiance dynamique, l’événement a réuni 135 acheteurs internationaux au Royal Maxim Palace Kempinski. L’objectif: faire naître des synergies entre les acteurs africains du textile et positionner l’Égypte comme une destination de référence pour les acheteurs du secteur. FashionNetwork.com a rencontré son directeur, qui est aussi l’un des principaux représentants de l’industrie égyptienne. Mohamed Kassem fait le bilan de la situation du textile sur le continent africain.


Mohamed Kassem, directeur du salon Destination Africa - Destination Africa



FashionNetwork.com: Où en sont Destination Africa et l’industrie textile égyptienne? Existe-t-il des opportunités d’attirer la production internationale en Égypte?

Mohamed Kassem: Quand nous avons fondé ce salon il y a quelques années, nous voulions créer une plateforme qui permettrait aux entreprises textiles égyptiennes et africaines de se positionner sur le marché international. L’Égypte dispose d’une situation géographique privilégiée, au nord-est du continent, avec un accès facile à d’autres marchés et des politiques attractives en matière de duty free. Notre pays possède d’excellents arguments pour devenir la référence et la capitale d’un secteur aussi stratégique.

De plus, étant donné le niveau de développement actuel du continent africain, je pense que l’industrie textile est essentielle, parce qu’elle crée de nombreux postes de travail et attire les devises étrangères. C’est un secteur dans lequel il est facile d’entrer, qui s’adapte à l’état actuel des pays d’Afrique, qui ont beaucoup de mal à s’introduire dans d’autres secteurs comme celui de la technologie, par exemple. Si l’on regarde en arrière, le textile a toujours été au cœur des révolutions et des avancées industrielles. C’est donc un secteur vital pour tous les pays en voie de développement, et c’est la raison d’être de la plateforme Destination Africa.

FNW: En quoi la pandémie a-t-elle affecté les projets de croissance du salon et à quelle phase de sa reprise se trouve-t-il actuellement?

M.K.: Nous avons dû mettre le projet en pause il y a deux ans à cause de la pandémie et nous avons traversé une période difficile. Mais pour l’organisation comme pour les exposants et les acheteurs, cette nouvelle édition a été très encourageante. 70% des acheteurs présents assistaient à l’événement pour la première fois. De plus, de nouveaux pays ont décidé de participer, comme le Lesotho et l’Éthiopie. Je pense que l’année prochaine, le contexte sera légèrement plus favorable. Mais après deux ans sans salon, nous sommes pleinement satisfaits et heureux d’avoir pu reprendre notre activité. Nous espérons que l’évolution va se poursuivre dans ce sens.

FNW: Quelles ont été les conséquences de la pandémie sur l’industrie égyptienne et africaine?

M.K.: La pandémie a déstabilisé le monde entier. Cette situation a forcé les gens à prendre du temps pour réfléchir à la façon dont ils font les choses et à mieux comprendre les conséquences de la mondialisation. À ses débuts, la mondialisation a permis d’accélérer des mouvements internationaux, mais dans le cas de l’industrie textile, elle a entraîné la création d’une supply chain excessivement longue. Les bouleversements de la pandémie ont obligé tous les marchés à imaginer de nouvelles façons de s’approvisionner, en tenant compte de la nécessité de pouvoir répondre à temps ou d’être suffisamment agiles pour réagir aux changements et aux imprévus. L’Égypte, l’Afrique et l’Amérique du Sud présentent maintenant des avantages indéniables pour l’avenir et c’est une retombée très positive.

FNW: Cet effet est-il déjà perceptible dans l’industrie locale?

M.K.: Bien sûr. De nouveaux acheteurs se tournent vers l’Égypte, et ceux qui travaillaient déjà avec notre pays commencent à diversifier leurs achats. Par exemple, Polo Ralph Lauren fait partie de mes clients et ne m’achetait que du denim depuis dix ans. L’année dernière, nous avons commencé à développer des costumes et des chemises féminines. Nous avons dû les convaincre de la qualité de notre travail pendant des années pour qu’ils osent nous acheter d’autres produits. C’est le Covid-19 qui a changé la donne et qui les a poussés à considérer la possibilité de diversifier leur approvisionnement en Égypte. Les acheteurs sont enthousiastes et séduits par cette diversité. C’est la première fois que nous accueillons vingt acheteurs russes et les retours ont été très positifs. La diversification est une grande opportunité pour le continent.

FNW: Quels sont les produits les plus recherchés par les acheteurs qui pourraient représenter une véritable opportunité?

M.K.: Je crois que chaque pays et chaque marque a ses particularités. Tout le monde arrive avec des besoins précis. Le gros avantage de ce salon, c’est que nous proposons une vision panoramique complète de tout ce que nous sommes capables de faire pour convaincre les acheteurs en fonction de ce qu’ils recherchent. Ils peuvent tous trouver ce qui les intéresse: du denim, des costumes, du vêtement de nuit ou du linge de maison.

FNW: Quels sont les pays qui importent le plus de textile égyptien?

M.K.: Aujourd’hui, environ 50% de nos exportations vont aux États-Unis. L’autre moitié est destinée à l’Europe.

FNW: Quels sont vos principaux pays concurrents?

M.K.: Actuellement, je ne me fais pas trop de souci pour la concurrence. Par exemple, la Turquie ne fait pas partie de nos concurrents directs en raison de sa proximité avec les marchés européens et de sa supply chain plus complète. Certains de nos investisseurs sont turcs ou coréens. Il ne s’agit pas seulement de bénéfices; il faut prendre en considération la position dominante du pays, son positionnement géographique, son accès aux marchés… Il y a beaucoup de variables qui influencent le bon déroulement des affaires. Et le prix des produits ne fait pas tout, loin de là.

FNW: L’un des principaux défis de la dernière édition avant la pandémie consistait à créer une communauté textile africaine permettant d’être plus compétitifs à l’étranger. Où ce projet de création de synergies en est-il ?

M.K.: Aujourd’hui, notre travail est un petit peu plus facile qu’il y a quelques années pour les raisons que je citais auparavant. Nous constatons que les marchés internationaux sont plus ouverts et dernièrement, nous avons plus de facilité à les convaincre. Concernant les alliances africaines, l’évolution est favorable. C’est un énorme marché, nous ne représentons qu’une petite part de la demande mondiale. Et c’est pourquoi nous avons un fort potentiel de croissance. Les différents pays ne sont pas en conflit, mais ils fonctionnent en synergie pour progresser tous ensemble.

FNW: Cette nouvelle édition a commencé à la clôture de la COP27. Comment envisagez-vous le développement durable dans l’industrie textile? Comment les entreprises font-elles face aux investissements requis pour procéder à la transition exigée par les marques?

M.K.: Le respect de l’environnement est primordial de nos jours. Si l’on repense au combat contre le travail infantile ou le travail forcé, on se rend compte que ce sont des luttes relativement récentes. Au début, les progrès étaient difficiles, principalement parce qu’ils impliquent des coûts. Actuellement, il y a une vraie demande de processus écoresponsables et de démarches respectueuses de l’environnement. À court ou à moyen terme, la donne va changer par la force des choses et ces exigences finiront par s’imposer dans le monde entier. Certains acteurs arriveront à s’adapter plus rapidement que d’autres, mais nous proposons déjà des produits écologiques, promouvant le recyclage et l’upcycling. Pour le moment, c’est un positionnement plus haut de gamme, parce qu’on passe de tee-shirts à 5 dollars à des pièces à 30 dollars. Mais il faut bien se rendre compte que tout a un prix et la société finira par s’adapter, parce que la demande en vêtements et en tissus écoresponsables est réelle.

FNW: Les banques et les investisseurs soutiennent-ils le continent ?

M.K.: Pour ce salon, nous avons bénéficié de l’appui d’African Export-Import Bank ainsi que d’autres banques importantes en Égypte qui collaborent avec Expolink. Les institutions financières sont de plus en plus intéressées et porteuses de projets.

FNW: Ce soutien est-il suffisant pour accélérer le développement des projets?

M.K.: Tout dépend de la demande. Quand la demande est forte, tout le monde veut participer et prendre sa part du gâteau.
 

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