Mulberry marche sur les traces de Burberry

Celle-ci voit déjà en lui un nouveau Burberry, une marque également endormie devenue le fer de lance du luxe outre-Manche. explique aux « Echos » Godfrey Davis, le PDG de Mulberry.« Le parallèle est très flatteur, même si nous sommes deux sociétés différentes et que nous n'en sommes qu'au début de notre développement international ».

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La Bourse s'emballe. Depuis mars dernier, le cours de l'action Mulberry décrit une courbe exponentielle, passant de 200 pence à plus de 950 pence. Mulberry pèse ainsi en Bourse 533 millions de livres. C'est encore loin des 4,9 milliards de capitalisation de Burberry, mais à ce rythme…

Philip Dorgan, un analyste de Altium Securities, s'attend à des profits de 15 millions cette année et estime que la marque va devenir . D'autant que, selon Godfrey Davis, l'acquisition de parts de marché devrait compenser l'éventuel ralentissement du marché du luxe, actuellement en pleine effervescence.« vraiment mondiale ».

Pour réveiller la marque britannique fondée en 1971 dans le Somerset, Godfrey Davis a suivi un plan en trois étapes : explique-t-il. Connu pour ses sacs de voyage bon chic bon genre, Mulberry a modernisé ses classiques, assoupli ses cuirs et varié ses couleurs. Le plus grand succès récent est la gamme de sacs Alexa, d'après la mannequin et présentatrice de télévision Alexa Chung, remarquée un jour avec un sac Mulberry vintage pour homme. Cette gamme, inspirée du classique « Bayswater » est désormais la meilleure vente des sacs à main, qui représentent 60 % des revenus du groupe.« Rajeunir le portefeuille de produits qui n'était pas très excitant, bâtir une activité rentable au Royaume-Uni et se déployer à l'international »,
Sous la direction de la styliste Emma Hill, Mulberry espère que ce succès va stimuler les ventes des autres accessoires, comme les gants ou les écharpes. Une gamme de prêt-à-porter pour femme existe, qui représente 4 % des ventes du groupe. explique Godfrey Davis. Une distinction importante par rapport à Burberry.« Mais les accessoires devraient continuer de représenter l'essentiel ».

Les ventes au Royaume-Uni représentent 71 % du total, contre 77 % l'an dernier. Mais il ne fait guère de doutes qu'elles sont tirées à la hausse par la clientèle des pays émergents pour laquelle le centre de Londres est une seconde maison et qui n'a pas peur de payer au moins 800 livres pour un sac Alexa. Une des grandes satisfactions de Godfrey Davis est de voir à quelle vitesse d'autres clients que des Britanniques adoptent sa marque. Les ouvertures de magasins à l'étranger se multiplient donc depuis 2007-2008. Des magasins à Hong Kong, en Corée du Sud et au Qatar viennent d'ouvrir. A Paris aussi, Mulberry cherche un autre emplacement plus grand dans le quartier de Saint-Roch. Ces ambitions ne peuvent que donner satisfaction aux propriétaires de Mulberry : la Banque Havilland, du Luxembourg, à 25 %, et Chalice, la société de la milliardaire singapourienne Christina Ong, à 58 %.

NICOLAS MADELAINE