Soldes, soldes flottants, promotions, ventes privées: avec la multiplication des occasions d'acheter à moindre coût tout au long de l'année, les consommateurs s'interrogent sur le bon moment pour acquérir un article et sur son juste prix.

Photo : AFP/ Patrick Kovarik

Le consommateur "considère peut-être que cela ne vaut pas la peine d'acheter un vêtement qui soit ni en solde ni en promotion", relève Gildas Minvielle, responsable de l'observatoire économique de l'Institut français de la mode (IFM). Cela "contribue à diminuer le prix des articles achetés", ce qui "n'est pas favorable aux producteurs européens ou du bassin méditerranéen", relève-t-il.

"Le consommateur hésite à acheter à taux plein et a tendance à attendre ces périodes promotionnelles, si bien que cela retentit sur les marges des chaînes, dans la mesure où la proportion des ventes réalisées à taux réduit est de plus en plus importante", relève de son côté Annie Girac du cabinet Euler Hermes Sfac. D'année en année "les consommateurs comparent de plus en plus", souligne-t-elle.

La multiplication des soldes et des opérations promotionnelles, "c'est une catastrophe", estime Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH). "Je ne peux pas continuer à vendre uniquement avec des événements, avec des promotions, parce que dans le commerce, de temps en temps, il faut se faire du gras. Si vous ne faites que du maigre, vous déposez le bilan".

Les consommateurs n'ont plus "de lisibilité pour savoir à quel moment acheter. Il y a un vrai problème", estime-t-il, réclamant un retour au "juste prix".

Pour Jean-Marc Genis, président de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH) les soldes flottants ont "servi à banaliser la notion de soldes qui était claire dans l'esprit du consommateur. On voit des soldes toute l'année, les gens ne comprennent plus la différence".

Claude Boule, président de l'Union du Grand Commerce de Centre Ville (UCV) qui représente notamment les grands magasins, estime au contraire que le consommateur "se débrouille", qu'il est très informé et qu'il veut "acheter malin".

"Le fait qu'il y ait autant de concurrence et d'opérations peut le conduire effectivement à se demander quel est le vrai prix ou le juste prix", affirme-t-il. PARIS, 30 déc 2009 (AFP)