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Marguerite Capelle
Publié le
11 sept. 2017
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New York Fashion Week : bataille de fiestas

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
11 sept. 2017

Les vêtements étaient à l’arrière-plan ce week-end à New York, tandis que les marques se disputaient l’attention du public avec leurs fêtes plutôt qu’avec leurs défilés.
 

Fenty x Puma printemps-été 2018 - Indigital.tv


Trois maisons ont organisé des méga fiestas jusque tard dans la nuit : Alexander Wang, Philipp Plein et Rihanna, les deux premières rivalisant sur le même créneau horaire. Celle de Rihanna était clairement la plus amusante : elle est venue saluer juchée à l’arrière d’une moto après son défilé Fenty X Puma au Park Avenue Armory dimanche soir. Et c’est clairement elle qui a, de très loin, présenté la collection la plus pertinente.
 
La veille au soir, Alexander Wang avait invité ses fans à Bushwick, là-bas au loin dans l’est de Brooklyn. On s’attendait presque à ce que les autochtones parlent islandais. Alexander Wang (qui a accusé Philipp Plein de l’avoir copié sur Instagram – un commentaire effacé peu de temps après) avait ostensiblement programmé son défilé exactement à la même heure que celui de son rival.

Il aura finalement démarré bien plus tard, puisque Alexander Wang et ses mannequins ont fait étape en chemin dans deux de ses boutiques de Manhattan – le tout diffusé en direct – et sont donc arrivés à 22h30. La collection elle-même était tout juste acceptable, mais manquait totalement de cohérence : des jeans aux jambes contrastées entre denim et petits miroirs réfléchissants, des vestes blanches hirsutes imitation Chanel et des jupes de cow-girls à dentelles. En guise de commentaire sur ce que devient la mode new-yorkaise, Kendall Jenner était affublée d’un diadème sur lequel on pouvait lire « Hangover » (« gueule de bois »).
 
Pendant ce temps-là, au cœur de Manhattan, Philipp Plein organisait sa fiesta au Hammerstein Ballroom. Intitulé Good gone Bad (« s’encanailler »), le décor était celui d’un opéra farfelu, avec des tables ployant sous les mets typiques d’un menu eurotrash : champagne et hamburgers. S’inspirant du quartier rouge d’Amsterdam, la soirée offrait des boules à facettes, des danseuses de pole dance et Dita Von Teese dans son numéro burlesque Martini, à peine osé, qui la voit s’effeuiller dans un verre à cocktail géant.
 
Quand Alexander Wang n’avait qu’une bande de mannequins new-yorkaises maigrichonnes, Philipp Plein a fait défiler des filles ultra sexys, d’Adriana Lima à Irina Shayk. Et aussi Snoop Dog – père et fils. Philipp Plein ne sera jamais le genre de créateur qui crée la tendance, même si ses princesses bondage, ses clochardes disco couvertes de dentelles et ses silhouettes en satin duchesse noir plissé, à mi-chemin entre Autant en emporte le vent et Madonna, dégageaient une énergie très tape-à-l’œil. Plus de 2 000 fans et curieux sont restés dehors dans la 34ème rue, suppliant sans succès qu’on les laisse entrer. Après le défilé, quelques centaines de chanceux ont pu accéder à la suite de la soirée : suivre Philipp Plein au royaume des mannequins, le 10ak, avec une apparition de Nicki Minaj.
 
Alors que cette saison, une demi-douzaine de marques de premier plan ont séché la Fashion Week de New York, les fashionistas remercient clairement Philipp Plein d’y avoir programmé son défilé. Rihanna, après deux saisons à Paris, a été accueillie en héroïne conquérante de retour au nid. La sécurité était particulièrement stricte pour son défilé, présenté dans un ancien dépôt militaire de Park Avenue. Le décor était vraiment bizarre : le public était installé autour de monticules de ce qui ressemblait à des bonbons roses, comme si la célèbre maison de la même couleur échafaudée par Marc Jacobs dans cette même salle l’année dernière avait été soufflée par l’ouragan Irma.  
 
Trois motards intrépides ont ouvert le défilé avant l’apparition de ses mannequins, en tenues de surf mixées avec des fringues d’alpinisme high-tech, associées à des cyclistes et des hauts de plongée en néoprène, dans des teintes évoquant à la fois le sorbet et la lumière ionisée. A cela s’ajoutaient des salopettes en nylon bleu Pacifique et quelques fantastiques paires de chaussures de marche au logo de la marque. Avec en guise de finitions des fentes audacieuses, des galons en dentelle et de volumineuses fermetures Eclair, toutes les pièces étaient géniales. Après le défilé, le public a sauté dans des limousines et des taxis jaunes pour se rendre à Time Square et danser à la soirée de la chanteuse, organisée au Magic Hour, un bar situé sur le toit d’un gratte-ciel. La Fashion Week de New York, comme la ville elle-même, ne dort jamais.
 
Ce qui est particulièrement révélateur, à part toutes ces fiestas, c’est que c’est Rihanna qui a proposé les vêtements les plus marquants. Il est assez notable que la collection la plus importante des trois méga défilés festifs de ce week-end ait été présentée par une marque « de star », qui a largement surpassé deux créateurs « officiels ». 

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