Nouvelle grève chez un sous-traitant vietnamien de Nike. Pas moins de 20 000 ouvriers de l’usine de Ching Lu, dans le sud du pays, ont débrayé lundi 1er avril au matin. Ils réclament de meilleurs salaires pour lutter contre une inflation locale sans précédent. Depuis plus d’un an, l’inflation locale de l’ordre de 19 % a engendré la multiplication de ce type d’actions coup de poing.

Une usine dédiée aux produits Nike à Ho Chi Minh City - Photo : AFP

Très massivement composé de jeunes femmes issues des campagnes avoisinantes, le personnel de l’usine de Ching Lu revendique une augmentation de 20 % des salaires actuels, équivalent à environ 37,80 euros le mois. Ils réclament également que des repas corrects soient servis à la cantine de l’entreprise.

Ce n’est pas la première fois que des sous-traitants de Nike ont affaire à ce type de revendications. A Titre d’exemple, fin novembre 2008 déjà, les 14 000 ouvriers de l’usine Tae Kwang Vina avaient ainsi cessé le travail pour réclamer la hausse de leurs salaires et de meilleures conditions de travail. Le site de Ching Lu représente à lui seul 12 % des 75 millions de paires de chaussures produites chaque année par Nike, via les dix usines vietnamiennes avec lesquelles l’équipementier sportif sous-traite dans le pays.

« L’entreprise a respecté la loi vietnamienne dans le paiement de ses ouvriers, mais face à des prix de consommation croissant de jour en jour, ces derniers rencontrent des difficultés dans leurs dépenses quotidiennes, a expliqué à l’AP Nguyen Van Thua, porte-parole de l’Union provinciale du commerce. Nous espérons que la situation se résoudra rapidement et à l’amiable ».

En 2007, plus de 400 grèves ont été enregistrées dans tout le Vietnam. Et les autorités ne cachaient plus l’an passé leur crainte de voir ce climat revendicatif gagner en puissance, face à une inflation bien décidée à poursuivre son impressionnante hausse. Car avec la plus forte croissance d’Asie du Sud-Est, le Vietnam a vu ses prix croître de presque 20 % en un an.