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Noël s'annonce laborieux pour les magasins

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1 déc. 2008

A quatre semaines de Noël, les clients sont encore rares dans les magasins, malgré les grosses promotions, et se montrent très économes, mais les commerçants se veulent rassurants espérant une ruée de dernière minute.


Des clients font leurs courses de Noël, le 30 novembre 2007 à Paris - Photo : AFP

"Les gens font les courses de plus en plus tard. Ils attendent le dernier moment dans l'espoir d'avoir des prix intéressants", indique Thierry Desouches, responsable de communication pour le groupement d'indépendants Système U.

Et cette année plus que les précédentes, "le prix est important", reconnaît-il.

Si les consommateurs se montrent économes depuis de longs mois, en raison de la baisse de leur pouvoir d'achat, la crise économique déclenchée en septembre a aggravé la situation.

Une étude du cabinet Deloitte montre que les Français sont les plus pessimistes en Europe concernant la situation économique de leur pays. Ils devraient réduire les dépenses de Noël de 5 %, à 527 euros (cadeaux, plaisirs de la table, sorties) et une majorité entend acheter les cadeaux à prix cassés.

Les promotions pleuvent déjà dans tous les secteurs. Les enseignes d'alimentation, jouets, prêt-à-porter, high tech baissent les prix, jusqu'à 65 % sur certains sites internet, sans attirer de clients, regrettent les distributeurs, qui réalisent entre 25 % et 40 % de leur chiffre d'affaires lors des fêtes de fin d'année.

"L'activité se passe en dents de scie. On se rend compte que les gens n'ont pas beaucoup d'argent", confirme Jackie Pellieux directeur général de l'enseigne spécialisée Joué Club.

S'attendant à une baisse du panier moyen de 20 % à 30 % par rapport à l'an dernier, Joué Club a mis en place un dispositif spécial de facilité de paiement, proposant d'échelonner les paiement sur trois mois sans frais ou de réserver les cadeaux après un versement d'acompte. Ce service "cartonne", selon M. Pellieux.

Pour le moment, les parents penchent pour des cadeaux "traditionnels" (jeux de construction, poupées, jouets télécommandés) et high tech (consoles, mini-PC), alors que les jeux de société intéressent moins.

Les sites internet aussi sont confrontés à un ralentissement des ventes, après des années de croissances record. La Fédération du commerce en ligne (Fevad) vient d'ailleurs de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour l'année.

"On ressent les effets de la crise. Pour la première fois, le montant moyen de la transaction est stable à 93 euros, alors qu'il augmentait de 3 % à 4 % d'un trimestre à l'autre", souligne Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.

Selon une enquête de la Fevad, les internautes pourraient préférer faire les courses de Noël sur internet pour économiser les frais d'essence et trouver des prix bas. Les années précédentes, ils choisissaient la Toile pour son côté pratique: éviter les bousculades dans les magasins, faire les courses la nuit...

Parmi les cadeaux les plus achetés sur internet figurent CD, livres, DVD, mini-PC, coffrets et cartes cadeaux, parfums et petites décorations de maison (lampes, coussins, bougies...).

En outre, "les internautes achètent de petits jouets pas trop chers, comme les jeux de construction", ajoute Catherine Barba, directrice de la galerie marchande Cashstore, qui fédère trois cents sites Internet (King Jouet, La Redoute, les 3Suisses, Etam, Galeries Lafayette...).

Quant à l'habillement, il risque d'être le grand perdant des fêtes de fin d'année. L'Institut français de la mode, qui évoque la pire année pour le secteur depuis la crise de 1993, estime que les arbitrages des consommateurs se feront en défaveur des vêtements.

Par Bertille OSSEY-WOISARD

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