Publicités
Publié le
24 avr. 2012
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Nouveaux marchés: un défi pour l'Europe et le Made in Italy

Publié le
24 avr. 2012

"Exporter la dolce vita", tel est le titre du rapport présenté lundi à Milan par le patronat italien Confindustria et le centre d’études Prometeia, faisant le point sur les opportunités mais aussi les obstacles pour les entreprises italiennes qui exportent des produits "beaux et bien faits" (BBF) positionnés dans un moyen haut de gamme (à l'exclusion du segment du luxe) dans les secteurs du textile habillement, chaussures, ameublement et alimentaire.

Le potentiel reste énorme puisque, selon ce rapport, les produits BBF importés par les marchés émergents progresseront de 48% en cinq ans, en passant de 92 milliards en 2011 à 136 milliards d’euros en 2017, soit 44 milliards de plus. Un tiers de cette demande supplémentaire proviendra de la Russie, de la Chine et des Emirats Arabes Unis, la Chine devenant le deuxième marché pour les produits BBF, tandis que l’Inde enregistrera la plus forte croissance (+98% en 6 ans). Pour le secteur de l’habillement, la Russie se confirme comme le plus grand acquéreur. A noter aussi les fortes croissances prévues aux Emirats Arabes, au Kazakhstan et au Brésil.


Visuel Furla

"Sur ces 44 milliards d’euros supplémentaires, les entreprises italiennes en intercepteront 3,2 milliards d’euros. Dans ces nouveaux pays, l’Italie a une part de marché de 8% sur le segment des produits BBF, un niveau qui portera les exportations italiennes de ce groupe de produits à 10,3 milliards d’euros en 2017, soit ce que font aujourd’hui Allemagne et France réunies. Mais, avec la crise financière, les nouveaux marchés sont devenus plus difficiles à conquérir et les parts de marché ont baissé, sans compter le frein des barrières douanières.
L’an dernier, la croissance mondiale prévue pour 2012 s’élevait à +4,3% et celle du commerce international à +7,7%. Aujourd’hui, ces prévisions ont été revues à la baisse, respectivement à +3,2% et +4,2%", explique Alessandra Lanza, de Prometeia.


robes créées par Giò Guerreri pour le 150ème anniversaire de l'unité de l'Italie

Les marchés traditionnels ne croissent plus et ne se relanceront pas les trois prochaines années. Les entreprises européennes sont donc obligées de se tourner vers ces nouveaux pays si elles veulent se développer. "Mais, pour réussir, elles doivent se bouger et le faire vite. Ces pays évoluent à toute allure, les courbes démographiques sont déjà en train de s’inverser par exemple. Les entreprises qui exportent vers les pays émergents devraient donc se préparer d’ores et déjà à investir sur une offre élargie s’adressant aussi à des clients moins jeunes et plus proches des goûts européens", note la chercheuse.

Dans les cinq prochaines années, ces pays compteront 192 millions de nouveaux riches par rapport à 2011 avec des revenus annuels supérieurs à 30 000 dollars, la moitié de ces nouveaux riches, soit 100 millions de personnes, seront issus des grandes villes chinoises, indiennes et brésiliennes. "Pour rester compétitive et continuer de proposer des produits à forte valeur ajoutée, l’Italie devrait chercher à revenir à son âge d’or manufacturier en se transformant en un hub productif pour l’Europe", analyse Alessandra Lanza, qui suggère aussi aux candidats à l’export "de raisonner sur de nouveaux systèmes de distribution".

"Exporter est devenu dramatiquement urgent ! Nous devons aider les entreprises à bien choisir leurs débouchés, à aller sur les nouveaux marchés, mais aussi à y rester, conclut Paolo Zegna, vice-président de Confindustria. L’idée est de créer par exemple des formats qui permettent à nos PME de se déplacer en groupe avec efficacité à l’étranger ou de les aider à participer aux salons de manières plus professionnelle et compacte".

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com