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Publié le
30 mars 2023
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Olivier Ducatillion (UIT): "Il faut que les fabricants textiles soient plus proches des marques et enseignes"

Publié le
30 mars 2023

L'année 2022 des entreprises textiles françaises aura été marquée par la crise de l'énergie qui a fait exploser les coûts de production. C'est dans ce contexte qu'Olivier Ducatillion (entreprise Lemaitre Demeestere) prenait en juin dernier la présidence de l'Union des industries textiles (UIT)*. Un défi énergétique auquel s'ajoutent les grands enjeux du nouveau contrat stratégique de filière Mode&Luxe signé ce 29 mars sur le salon Made in France. Le représentant de la filière textile tricolore évoque pour FashionNetwork.com les travaux de la "task force" Energie déployée à l'automne, et les potentielles coordinations de production entre fabricants de matériaux, à l'image des réseaux de façonniers qui fleurissent plus en aval dans la chaîne de production.


Olivier Ducatillion (UIT - Lemaitre Demeestere) sur le salon Made in France Première Vision le 29 mars 2023 - MG/FNW


FashionNetwork.com: Que retenez-vous de ce nouveau contrat stratégique de filière?

Olivier Ducatillion: Le contrat stratégique de filière (CSF) est un cadre nécessaire et important, qui nous permet de mettre les vrais enjeux sur la table. Cela a été mis en place à la demande des pouvoirs publics pour pouvoir limiter le nombre d'interlocuteurs: discuter avec une filière est plus simple que d'échanger avec sept fédérations en direct. Bien évidemment, cela n'empêche pas chacun de continuer à discuter avec la filière et les ministères, ce qui est normal.
Ce nouveau contrat s'inscrit dans la continuité du premier, qui a prouvé son efficacité. Ce n'est pas toujours évident. Le CSF regroupe des fédérations qui ont parfois des intérêts différents, voire divergents, et le comité leur permet d'avoir le regard des autres. Je peux vous dire que tout se passe très bien, qu'il y a toujours une volonté de consensus, portée par le président du CSF (Guillaume de Seynes, dirigeant du groupe Hermès, ndlr). Le comité arrive ainsi à aborder tous les sujets, avec des thèmes récurrents et parfois des situations d'urgence sur lesquelles il faut monter au créneau. Car parfois, les préoccupations sont les mêmes.

FNW: Comme, par exemple, sur la crise du coût de l'énergie?

OD: Quand j'ai eu l'occasion d'aborder le sujet de l'énergie, certains domaines d'activité étaient beaucoup moins concernés par ces questions. Mais il est important de pouvoir réfléchir à plusieurs sur le sujet. L'énergie a eu un impact plus ou moins fort selon les étapes de production. Ce combat sur l'énergie a été mené. Il faut maintenant travailler sur la suite, voir quelles solutions mettre en place. Dans le textile, nous sommes sur le pont car concerné au premier chef. Nous avons pris l'initiative avec le Conseil national du cuir (CTC) sur toutes les questions de révolution énergétique de la filière. Il y a des choses à faire dans et en dehors du cadre du CSF.

FNW: Qu'en est-il de la "task force" qui doit étudier la transition énergétique au sein de la filière?

OD: Deux webinaires ont été organisés en février par l'UIT, pour permettre aux entreprises textiles de venir partager leurs préoccupations et priorités. Cela est venu enrichir un état des lieux sur les dispositions déjà prises dans la filière. Nous allons publier sous peu un plan d'action énergétique, avec trois priorités identifiées. C'est prévu pour courant avril ou début mai, avec des chantiers qui seront lancés dans la foulée, une fois les financements décidés avec France 2030 (le nouveau plan d'investissement de l'Etat), Industrie Verte (le projet de loi porté par Bercy) et quelques guichets spécifiques. Je pense que dans les semaines à venir, nous serons fixés sur le sujet.

FNW : Le salon Made in France met en valeur plusieurs réseaux d'ateliers tricolores. Quel regard portez-vous sur ces démarches?

OD: Je trouve cela très bien, et nous pousserons toutes les démarches collaboratives. Il y a aujourd'hui un phénomène clair : beaucoup d'entreprises françaises travaillent avec le luxe, travaillent très bien et beaucoup, et pour elles, il est difficile d'avoir du temps pour des marques qui se lancent et ont besoin de petites séries. Même si certaines disparaissent, il y a une dynamique importante dans la création de marques et de start-up, et ces dernières ont toutes ce problème pour lancer leurs productions. Donc tout ce qui est dans le domaine collectif et mutualisé est une partie de la solution à ce problème.

FNW : Est-ce une approche qui pourrait aller plus en amont, avec des tisseurs/tricoteurs se coordonnant?

OD: Certains adhérents de l'UIT vont bien, d'autres me disent que les demandes sont telles qu'ils pourraient doubler la production s'ils en avaient la capacité. Il faut envisager de partager des marchés, même si ce n'est pas dans notre culture textile, peut-être. Si la dynamique continue, si de plus en plus de gens veulent ramener du volume en France, notre rôle est aussi de trouver comment mutualiser l'opportunité entre ceux qui ont trop de commandes et ceux qui n'en ont pas assez.

FNW : Le déclic pourrait venir des grandes enseignes, avec la relocalisation des grosses commandes?

OD: Le déclencheur peut être le client, effectivement. Au-delà du luxe et du haut de gamme, il y a des enseignes plus accessibles qui ont aussi envie de s'inscrire dans cette dynamique du Made in France. Or elles se freinent par rapport aux volumes, de peur que les industries françaises n'arrivent pas à suivre. Pour avancer sur ces questions, il faut que les fabricants textiles soient plus proches des marques et enseignes, et avoir un discours très transparent sur les besoins et capacités de chacun. Sachant qu'il faut aussi faire le tri entre les donneurs d'ordres, ceux qui y vont du bout des lèvres et ceux qui ont vraiment envie du Made in France. Il y en a, et je reste optimiste même si la dynamique est un peu enrayée.

FNW: La dynamique est-elle enrayée par des problématiques macroéconomiques?

OD: Après un post-Covid où nous étions dans une certaine dynamique, les problèmes s'enchaînent. Outre l'énergie, la période pose des questions en termes d'affichage environnemental, d'enjeux de recyclage, de prise en compte de l'inflation, sans oublier l'Ukraine et les mouvements sociaux. L'épargne en France s'est envolée dernièrement. Tout ce qui va en épargne ne va pas en consommation. Il y a un moment où si les prix augmentent de cette façon, le ralentissement de certains secteurs n'est pas une surprise.  Nous n'étions plus habitués à de telles variations de consommation. Certains disent que le Made in France, on n'en parle mais il ne se passe rien. C'est faux. Même dans le contexte actuel, il y a des choses très concrètes qui se développent. Il faut être prêt pour la bagarre et rester optimiste.


*L'UIT rassemble 23 organisations régionales et sectorielles, représentant 2.200 entreprises textiles opérant à destination de secteurs comme l'habillement, mais également l'automobile, l'aéronautique, la santé ou encore le bâtiment.
 

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