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2 juil. 2015
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Ouverture du dimanche : l'Alliance du Commerce tourne la loi Macron en ridicule

Publié le
2 juil. 2015

Le 2 juillet, l'Alliance du Commerce tenait à Paris sa matinée annuelle de débat, forcément très largement tournée cette année vers l'application de la loi Pinel, et l'arrivée de la loi Macron. L'occasion pour le président de la confédération, Christian Pimont, de tourner en ridicule les interminables étapes à franchir avant d'appliquer un texte de toute manière « pas à la hauteur des enjeux commerciaux français ».

Christian Pimont


En évoquant « la fameuse » loi Macron, Christian Pimont s'est livré, devant 300 représentants du commerce tricolore amusés, à un jeu de massacre oral sur le texte vedette de Bercy. « Dans l'esprit des gens, l'ouverture est acquise. Que nenni ! » s'est exclamé le président, soulignant qu'il ne touchera que les Zones de Tourisme Internationales (ZTI). « C'est magnifique. Mais le problème est que, de ce point de vue, on est encore au point zéro. »

Et le représentant du commerce tricolore d'énumérer les étapes qu'il reste à franchir. « Il faut d'abord que la loi soit passée », explique t-il. « Ensuite, il faudra par décret définir ce qu'est une ZTI. Tout le monde va s'en donner à coeur joie, pour savoir si Marseille en est, s'il faut intégrer le Marais... Ensuite, il faudra l'avis consultatif des mairies, sans lequel on ne peut rien faire. Ensuite, il faut un arrêté ministériel. Et cela nécessitera quatre ministres au lieu d'un. Après, il faudra obtenir l'accord des syndicats. Et cela va être le bonheur absolu. »

Christian Pimont évoque ainsi une section du texte indiquant que, dans les commerces de plus de 11 salariés, il faudra pour ouvrir le dimanche parvenir à un accord d'entreprise, sans aucun recours en cas de blocage. « On va avoir affaire assez vite à des ZTI où les petits magasins seront ouverts, mais où les grands commerces seront, eux, fermés. »

Et les dimanches des maires ? « On pensait le problème réglé : pas du tout ! » déplore Christian Pimont, déclenchant de nouveaux rires dans la salle. Le président de l'Alliance pointe ainsi le passage de cinq dimanches du maire précédemment à neuf aujourd'hui, et bientôt 12 avec la loi Macron. « Il faudra l'accord du maire, mais en plus, ensuite, il faudra demander maintenant l'accord de l'intercommunalité » explique t-il. « Et c'est quoi une intercommunalité ? Un groupement où les villes ne sont déjà pas forcément du même bord, mais où elles sont même très souvent en concurrence commerciale. »

Sous les applaudissements, Christian Pimont conclut. « On est très loin des résultats de nos propositions. Et vraiment très loin des ambitions du commerce en termes de croissance économique et d'emploi. La loi n'est pas au niveau des enjeux commerciaux du pays. »

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